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Boby Lapointe, un prestidigitateur des mots
Cet étonnant artiste est né à Pézenas le 17 avril 1922. Il est apparu en 1960 dans
Tirez sur le pianiste le film de
François Truffaut. Accompagné au piano par
Charles Aznavour,
Boby Lapointe chante sa chanson
Avanie et Framboise, dont les paroles sont jugées si bizarres que le producteur exige qu’elle soit sous-titrée.
Il se produit dans des cabarets et se lie avec
Georges Brassens. Boby Lapointe écrit et interprète une soixantaine de chansons dont les textes, marqués par une fantaisie débridée, sont difficiles à chanter et même à comprendre car ils sont bourrés de jeux de mots. Son style lui interdit d’accéder à la popularité qu’il mérite. Il fait du cinéma, notamment chez
Sautet et
Granier-Deferre. En 1972, il meurt d’un cancer. Sa renommée n’a fait que grandir depuis lors. Selon
Jean-Claude Carrière, il a réinventé des formes de la poésie baroque médiévale.
Amoureux des mots, Lapointe crée un style inimitable, fondé sur une incroyable créativité lexicale à base de calembours, contrepèteries et maintes autres figures de style aux noms savants. Ainsi la chanson
Ta Katie t’a quitté est faite d’allitérations en
t et en
k.
Le papa du papa du papa de mon papa regroupe à la fois des calembours, des allitérations en
m et en
l et des assonances en
a.
Le tube de toilette est une suite de paronomases. Un professeur de rhétorique passerait des mois à décortiquer ces textes.
Aujourd’hui, ses chansons sont reprises par de nombreux artistes et jazzmen.
La Maman des poissons est chantée dans les écoles.
Pierre Perret ne cesse de lui rendre hommage et
Daniel Pennac considère
Ça va, ça vient comme la plus belle chanson d’amour. On n’a pas fini d’entendre chanter Boby Lapointe.
DÉFENSE DE LA LANGUE FRANÇAISE |