Défense de la langue française
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Nous dénonçons avec suffisamment de vigueur les sociétés
qui nous abreuvent de slogans en anglais pour ne pas ménager
nos félicitations à celles qui utilisent correctement le français.
N° 240 (2e trimestre 2011)
- Nous nous plaignons souvent de la
mauvaise influence de la télévision sur
la pratique et la qualité de la langue
française. Nous n’en avons que plus de
plaisir à signaler les émissions qui, au
contraire, en font la promotion. Une
émission de jeu, intitulée « En toutes
lettres », est programmée chaque aprèsmidi
sur la chaîne France 2. Les
différentes épreuves font appel aux
connaissances du vocabulaire et de la
conjugaison. Le jeu est animé par Julien
Courbet et, de temps à autre, des
commentaires sur l’étymologie des mots
ou les règles de conjugaison sont donnés
par Pierre Bellemare, qui seconde
l’animateur.
Il faut souhaiter que cette émission soit
regardée par beaucoup de francophones
à travers le monde. C’est un très bon
moyen d’enrichir son vocabulaire et de
mieux maîtriser la conjugaison. Il reste
une petite scorie à corriger : Julien
Courbet ne fait pas les liaisons lors de
l’énoncé des sommes gagnées (quatre
cents / euros, quinze cents / euros…).
C’est bien dommage. Espérons que la
lettre que nous lui avons envoyée à ce
sujet lui fera corriger cette faute.
- Et si la mode des groupes français qui
chantent en anglais était passée ? C’est
avec ce sous-titre que la journaliste Sarah
Dahan présente son article « En français
dans le texte » paru dans le journal
gratuit Metro du 8 avril. On y apprend
que beaucoup de jeunes groupes
français adoptent la langue française
pour les paroles de leurs chansons. On
lit avec plaisir la déclaration du chanteur
du groupe rémois Pendentif : « On préfère
faire de la chanson française de qualité plutôt
que de chanter en anglais et de dire n’importe
quoi. » Bravo à nos jeunes musiciens, qui
n’ont pas honte de leur langue et qui en
redécouvrent la richesse.
- Un article du Nouvel Économiste
rapporte que Guy Deutscher, chercheur
linguiste de la School of Languages de
l’université de Manchester, jette un pavé
dans la mare de l’anglais lingua franca.
Il ressort de ses recherches que
l’abandon des langues maternelles des
interlocuteurs au seul profit de l’anglais
fausse très fortement la communication.
Dans son étude « Through the Language
Glass », ce chercheur préconise de laisser
s’exprimer les interlocuteurs dans leur
propre langue lors des échanges
internationaux (sans doute avec l’aide
d’un interprète, NDLR) et il « laisse
imaginer les progrès qui pourraient être
accomplis dans la compréhension mutuelle
entre les êtres, y compris au plus haut niveau,
en diplomatie et dans les affaires, si l’on
tenait davantage compte des formes de pensée
que développe chaque langue vivante chez
les locuteurs ». N’est-ce pas un magnifique
plaidoyer pour le multilinguisme et la
diversité culturelle auxquels nous
sommes attachés ? Et merci à ce
chercheur anglais pour son honnêteté
intellectuelle.
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