La Carpette anglaise 2001
l'Académie de la Carpette anglaise vient d'attribuer son prix de l'année 2001 :
à M. Jean-Marie Messier
Le 7 novembre, à Paris, au restaurant du Lucernaire, une foule de sympathisants attendait la proclamation des résultats, pour pouvoir siffler les lauréats, puis entonner une adaptation appropriée de « Tout va très bien, madame la Marquise »...
Depuis 1999, au cœur de la saison des prix littéraires, les membres de 1'académie de la Carpette anglaise se réunissent pour couronner l'une des « élites françaises » qui se distingue par son acharnement à favoriser, au détriment de la langue française, l'utilisation de l'anglo-américain en France ou dans les institutions européennes.
Ce prix d'indignité civique a attiré, cette année encore, de nombreux candidats :
- Claude Bébéar, en juin à Moscou, présente en anglais la candidature de Paris aux Jeux olympiques ;
- Pierre Bilger souhaite que l'anglais soit la langue de travail d'Alstom, qu'il préside ;
- Henri de Castries, après la présentation en anglais, à Paris, des résultats d'Axa, demande que les questions soient posées dans cette langue ;
- Georges Chodron de Courcel impose l'emploi exclusif de l'anglais dans tous les documents écrits émanant du pôle de financement et d'investissement de la BNP PARIBAS ;
- Arnaud Lagardère décide que, dans la France entière, les enseignes « RELAY » sont plus attirantes ;
Jean-Marie Messier favorise l'anglais dans les différentes branches de Vivendi, avec une notable persévérance ;
- Christian Pierret, secrétaire d'État à l'Industrie, en faisant adopter par la France le protocole de Londres sur les brevets européens, autorise l'anglais à avoir valeur juridique dans notre pays ;
- Nicolas de Tavernost propage trop souvent la culture « Macdo » sur sa chaîne M6.
Après avoir étudié attentivement chaque candidature, le jury* a élu Jean-Marie Messier dès le premier tour de scrutin, puisqu'il préconise obstinément l'anglais comme langue de communication au sein de ses entreprises.
Restait à décerner une toute nouvelle distinction : le prix spécial du jury à titre étranger. Entre Wim Duisenberg (président de la Banque centrale européenne, qui y impose le monolinguisme anglais), Nicole Fontaine (présidente du Parlement européen, qui affiche son goût immodéré de la langue anglaise dans l'exercice de ses fonctions) et Romano Prodi (président de la Commission européenne, qui, cet été, a essayé d'imposer la seule langue anglaise au sein de ladite Commission), le jury a décidé de n'attribuer qu'un accessit à Nicole Fontaine. Elle devra s'en contenter !
* Membres du jury : Jean-Claude Barreau ; Raymond Besson, président du Cercle littéraire des cheminots ; l'amiral Michel Brem : Paul-Marie Coûteaux. député européen : Bernard Dorin, ambassadeur de France. président d'Avenir de la langue française ; Claude Duneton, écrivain ; Marc Favre d'Échallens. représentant le Droit de comprendre ; Alfred Gilder, écrivain ; Guillemette Mouren-Verret. secrétaire générale de DLF ; Dominique Noguez. écrivain : Philippe de Saint Robert. président de l'Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française. et président de l'académie de la Carpette anglaise.