• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
DLF, n° 269
UN POINT, C’EST TOUT ! LA PONCTUATION EFFICACE de Jean-Pierre Colignon ediSens, « En français dans le texte », 2018, nouvelle édition augmentée,
168 pages, 16 €.
Cette cinquième édition de ce que j’ose qualifier de « bible de la
ponctuation » est plus que bienvenue. Nous y retrouvons des règles de
la plus haute importance, gages de rigueur et de précision dans la
rédaction de tous nos textes. Chaque signe est présenté dans un chapitre spécial,
avec ses différentes utilisations et de nombreux exemples venant de la littérature
et de la presse. Nous allons aussi découvrir de nouveaux exemples, avec une
recension des erreurs courantes et le « point milieu » de l’orthographe inclusive.
Abondante bibliographie de l’un de nos auteurs et piliers de DLF préférés.
Nicole Vallée
MANIFESTE POUR UN MONDE FRANCOPHONE. COMMENT CONSTRUIRE
UN AVENIR NON STANDARDISÉ ?, de Florian Hurard, préface de
Dominique Hoppe, Zachary Richard, Ingo Kolboom L’Harmattan, 2017, 146 pages, 15,50 €
Dès les premiers paragraphes de sa préface, Dominique Hoppe pose
la question : «
Comment la francophonie pourrait-elle être véritablement
ambitieuse sans l’engagement sincère du pays où est née la langue sur
laquelle elle a forgé son identité ? » C’est une invitation à un examen de
conscience politique. Le manifeste de Florian Hurard brosse d’abord un état de
la francophonie. Il montre quel creuset représente l’Afrique, affirme que le métier
de professeur de français est un métier d’avenir, que la francophonie est un levier
de développement économique, social et environnemental potentiellement
puissant. Le maintien du français, résistant, au Québec est une quotidienne,
incessante et nécessaire lutte. La francophonie y est la garantie d’une société forte
et (donc) capable de rayonnement et d’ouverture. L’auteur nous rappelle les
chances que nous possédons, donc nos devoirs. Il soutient que le français est «
un
atout commercial d’envergure : authenticité, qualité, exigence, fiabilité » et que «
le
français et la France, entre ouverture et enracinement, représentent une force culturelle
universelle ». Choisir d’apprendre le français manifeste «
une soif de culture,
d’universalisme, une volonté de s’élever ». Ces arguments, mis en exergue par Florian Hurard, qui a enseigné au lycée français de Londres, sonnent comme un rappel
et un ordre de mobilisation, car «
la langue française semble bien armée pour affronter
les défis de notre siècle ». Elle jouit en effet d’un bel héritage historique,
géographique, culturel, économique et démographique.
Jacques Dhaussy
PLEINS FEUX SUR NOS DICTIONNAIRES EN 2500 CITATIONS ET
700 AUTEURS DU XVIe AU XXIe SIÈCLE de Jean Pruvost, préface de Christophe Barbier Honoré Champion, « Champion les dictionnaires », 2018, 664 pages,
19,90 €.
Jean Pruvost, amoureux fou des mots, a entrepris un sondage
d’opinion inédit portant sur cinq siècles, et auquel ont participé
700 auteurs. La question portait sur leur rapport à l’étude et à
l’écriture. Le résultat, classé de A à Z mais dévolu au seul usage
du « dictionnaire », nous offre une image démultipliée et passionnante d’un
« outil » souvent considéré à tort comme exclusivement technique.
Pourquoi ? Parce qu’il est organisé sur le modèle cartésien qui décompose la langue
et en
analyse chaque terme. Rigueur bien utile dans les familles car la
dispute ne
peut s’envenimer «
puisque c’est écrit dans le dictionnaire » ! L’
ordre alphabétique
est apprécié de tous, qui facilite la
pratique démocratique de la connaissance ; la
majorité des réponses loue le souci de l’
étymologie. Quant à la
recherche, les avis
sont nuancés : valable à la seule condition d’une
interprétation dénuée de naïveté.
Car la
méthode mène à l’esprit d’
objectivité...
Alors, nos chères encyclopédies ne sont-elles que les pourvoyeuses de la
science ?
Mais non ! Écoutez la voix des poètes éblouis par l’
eldorado et l’univers chatoyant
déployés entre les pages, au hasard d’une flânerie, véritable
panacée contre la
mélancolie. Baudelaire compare à une
bible le lexique sorti de la bouche de Victor
Hugo, Rimbaud croit à l’
alchimie du verbe, mais ce sont les lexicographes les plus
sensibles à leur pouvoir magique.
Cette
thérapie est-elle toujours efficace ? Les anxieux risquent de céder au vertige
de l’
exhaustivité. Où placer les
néologismes ? Sont-ils dignes de la consécration
lexicographique ? Y a-t-il parmi eux des
SDF (sans dictionnaire fixe) ? Plus grave
est le destin des
oubliés, termes et expressions relégués dans quelque patois ou
dialecte.
Soyons rassurés. Nos bons vieux glossaires n’ont pas dit leur
dernier mot.
L’
électronique a pris la relève, où le lecteur participe à l’immense
banquet de la
langue en formulant des
requêtes toujours plus exigeantes.
Monika Romani
LES 300 PLUS BELLES FAUTES... À NE PAS FAIRE ET AUTRES EXTRAVAGANCES À ÉVITER d’Alfred Gilder, préface de Christophe Barbier Omnibus, 2018, 256 pages, 13 €, liseuse : 7,99 €.
Aujourd’hui Albert Camus se demanderait quelle grande fatigue nous a rendus si
paresseux, au point de trahir notre plus chère patrie, la langue française. Suicide
collectif, dit Christophe Barbier dans la préface de l’ouvrage qu’Alfred Gilder
consacre, avec beaucoup d’humour et de dérision en dépit de la gravité du sujet, à
notre comportement langagier. Sont-elles vraiment « belles », ces phrases lardées de truismes,
barbarismes, solécismes et autres pataquès ? Partant du principe que «
le français ne s’use que si l’on
ne s’en sert pas », l’auteur nous offre un luxe de variantes élégantes et claires destinées à déconstruire
l’invasion du franglais.
Think tank, start up et autres incongruités sont sévèrement épinglées. Attaqué
aussi le « moticide », néologisme forgé par l’auteur et désignant un mot « tueur en série » d’une
gamme de termes bien mieux adaptés aux choses nommées. Exemple : l’adjectif
sophistiqué, toujours
utilisé de façon inappropriée. Contre le laxisme ambiant, décidons de corriger une faute par jour.
Et ne renvoyons surtout pas ce projet aux calendes grecques. Si nous avons assimilé le chapitre sur
la mesure du temps, ce serait impardonnable !
Monika Romani
LIRE AUTREMENT. UN ART DE LIRE PLUS VITE ET MIEUX d’Hélène Tirole, dessin de Jean-Louis Jacopin Riveneuve, 2018, 88 pages, 10 €
Qui d’entre vous n’a rêvé de lire plus vite, tout en assimilant au mieux les textes
choisis, des ouvrages les plus sérieux aux courriels, publicités et autres blogs ?
Une Franco-Canadienne nous propose aujourd’hui les « clés » nous permettant
une lecture efficace propre à nous adapter à l’invasion actuelle de l’écrit sous toutes ses formes,
car «
lire presque autant que respirer est notre fonction essentielle » (Alberto Manguel). Pour cet
entraînement, vous n’aurez qu’à effectuer les exercices proposés, comportant même un aérobic
de vos yeux... et un « jogging » de votre esprit. Références bibliographiques.
Nicole Vallée
PETIT DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ DE L’INNOVATION ET DE L’ENTREPRENEURIAT,
volume 1, sous la direction de Cédric Denis-Rémis et Olivier Bertrand, préface
de Franck Le Ouay et Cédric Villani Presse des Mines Paris Tech, 2017, 112 pages, 15 €
Un entrepreneur, deux, trois, quatre... entrepreneurs. Le moment était bien
venu de consacrer un lexique spécifique aux termes qu’ils emploient et qui,
volens nolens, font leur
entrée dans notre vocabulaire. Les auteurs entendent mettre à la disposition du public leurs
définitions concrètes et pragmatiques, et cela non sans humour. Aussi, chers abonnés à notre chère
revue, réjouissez-vous à l’idée de tout savoir sur le «
Crowdfunding », la « Disruption », le «
FinTech »,
le «
Hackathon », la «
Scalability » et autres « Ubérisation ». Songez qu’ils se sont mis à vingttrois
spécialistes, dûment présentés, pour vous offrir cet ouvrage, sans parler du très spirituel
illustrateur.
Nicole Vallée
LA LOI DE LA LANGUE. DIALOGUE EURO-INDIEN, édité par Alain Supiot et Sitharamam Kakarala Schulthess Éditions romandes, « Fondements du droit européen », 2017, 150 pages, CHF 59
La normativité intrinsèque à toute langue, c’est-à-dire la contrainte à laquelle l’enfant se soumet
en se constituant comme sujet parlant, représente une sorte de mystère pour qui s’interroge sur la
question de son origine. Mais cette « loi de la langue » désigne aussi le régime juridique institutionnel imposé par les États où se pratique le multilinguisme. Cet ouvrage, issu d’un dialogue
très fécond entre divers contributeurs, soulève les problèmes liés à la diversité des
langues à l’intérieur d’un espace délimité par des frontières. C’est ainsi que l’Union
européenne et l’Inde ont dû se doter l’une et l’autre de règles organisant les idiomes
parlés par leurs concitoyens ; vingt-trois officiels d’un côté, de l’autre l’anglais et
l’hindi à l’échelon fédéral et vingt-deux dans les États fédérés. Dans son « Avantpropos
», Alain Supiot, professeur au Collège de France, s’interroge sur l’usage
politique des langues, qui peut osciller entre une pratique démocratique, enrichie par la traduction,
et une tendance au totalitarisme analysée par Orwell dans 1984 et Victor Klemperer dans sa Lingua
Tertii Imperii (LTI). Sans aller jusqu’au cauchemar d’une novlangue, force est de reconnaître que
le monde contemporain glisse vers une uniformisation à laquelle il semble difficile de résister. Nous
observons avec nostalgie la disparition de cultures et de langues dites « hors de la loi », parce qu’elles
meurent faute de locuteurs pour les faire vivre.
Monika Romani
LES RÈGLES TYPOGRAPHIQUES, de Richard Herlin Éditions Garnier, « Les Petits Guides de la langue française, Le Monde », 2017, 96 pages, 6,90 €
Un titre qui peut sembler austère, mais un contenu indispensable à tout écrivain,
prosateur, poète, voire écrivaillon – songeons aux centaines d’oeuvres qui déferlent
dans toutes les maisons d’édition –, sans parler des lecteurs. Un premier chapitre est
consacré au passage « De l’écriture manuscrite à l’imprimerie ». Ensuite, il est traité
de « L’italique », des « Majuscule et minuscule », des « Citations », de la « Ponctuation », des « Traits
d’union et tirets », des « Marques du dialogue », des « Coupes », des « Abréviations, troncations et
siglaisons », et enfin des « Chiffres et nombres ». Le tout dans un style clair et agréable.
Nicole Vallée
LA NOUVELLE ORTHOGRAPHE EN PRATIQUE de Dominique Dupriez, préface de Chantal Contant Éditions Deboek supérieur, 2018, 269 pages, 18,50 €
Pour rétablir la vérité sur le contenu de la réforme orthographique et en
comprendre les tenants et aboutissants, cet ouvrage de Dominique Dupriez, agrégé
de lettres, apporte des explications utiles. Ceux qui sont hostiles à la réforme y
trouveront des arguments de contestation, mais pourront juger sur pièces plutôt
que sur les affirmations, quelquefois fantaisistes, qui courent à ce sujet. Ceux qui sont favorables à
la réforme y trouveront confirmation de la pertinence des propositions et un classement méthodique
facilitant la mémorisation.
Marceau Déchamps
CRAPOUSSIN & NIGUEDOUILLE. LA BELLE HISTOIRE DES MOTS ENDORMIS de Laure de Chantal et Xavier Mauduit Stock, 2017, 272 pages, 19 €
Réjouissons-nous de concert, chers amis, car un couple princier est venu, comme
dans les contes de fées, tirer de leur sommeil des mots plus savoureux et gouleyants
les uns que les autres. Et il s’y emploie avec le plus grand sérieux. Voici quelques
chapitres de cet ouvrage aussi amusant qu’instructif : « Crapoussin, coureur de
guilledou, mérite des tatouilles » ; « Un baiser pour la dugazon » ; « Frangipane & pet-en-l’air » ;
« Une bande de gouliafres » ; « Enjôleur vocabulaire de la geôle » ; « Triboulet & sa marotte » ;
« Coqs en stock » ; La parole est d’or & le mot est d’argent » ; Une foule d’anecdotes sur ces mots,
leur naissance, leur carrière, leur retraite, les cultures dont ils sont issus...
Nicole Vallée
LA MAJESTUEUSE HISTOIRE DU NOM DES ARBRES. DU MODESTE NOISETIER AU SÉQUOIA GÉANT d’Henriette Walter et de Pierre Avenas Robert Laffont, 2017, 564 pages, 24 €, liseuse : 15,99 €.
Henriette Walter et Pierre Avenas nous font partager une fabuleuse excursion dans
toutes les forêts du monde. Pour les amoureux de la dendrologie, l’arbre est étudié
sous toutes ses facettes, linguistique, étymologique, scientifique et médicinale, mais
aussi dans son rapport aux hommes, à leurs croyances et à leur culture. Ce qui est
fascinant, par exemple, c’est la possibilité de remonter dans le temps jusqu’à la
fin de l’ère primaire et d’y rencontrer une famille, celle des ginkgos, qui a bien connu la grande
époque des dinosaures, et que l’on retrouve aujourd’hui à Paris, sous le nom de « ginkgo biloba »,
d’une résistance exceptionnelle et fort utile en médecine (à l’origine du prix Nobel de chimie
décerné en 1990 à Elias Corey). Autre spécimen extravagant de longévité et de taille, le séquoia
Hyperion (du nom du Titan qui a engendré le Soleil et la Lune), géant de 115,55 mètres, visible
aux États-Unis dans un parc national. Mais l’espèce séquoia de Chine, plus adaptée à la ville, a été
plantée le long d’une rue dans la capitale. Ces créatures les plus anciennes et les plus grandes du
monde vivant peuplent aussi nos mythes et les grands textes de notre univers culturel. Elles peuvent
avoir un rôle divinatoire : «
La voix des chênes – nous dit Eschyle dans
Prométhée enchaîné – rend les
oracles de Zeus à travers le bruissement de son feuillage. » Le saule abrite la tombe d’Alfred de Musset,
et le pin parasol celle de Brassens. L’olivier, symbole de paix, est fréquemment choisi comme nom
de naissance, témoin de notre lien, si infime soit-il, à la grande aventure de la biodiversité. M. R.
Monika Romani
Signalons aussi :
- LE JOUEUR DE MOTS. LE DICO DU FRANÇAIS AMUSANT, d’Alfred Gilder, préface de Jean Orizet, illustrations de Jérôme
Cassegrain (Éditions Glyphe, « Le français en héritage », 2018, 240 p., 15 €).
À paraître à la fin du mois de septembre ou au début du mois d’octobre :
• LES EXPRESSIONS & PROVERBES DISPARUS DE PIERRE LAROUSSE, introduction de Bernard Cerquiglini,
présentation de Pierre Larousse par Jean Pruvost (Larousse, 14,95 €).
• ACCORDS PARFAITS, de Jean-Pierre Colignon (édiSens).
• OÙ EST LA FAUTE ?, de Jean-Pierre Colignon (édiSens).
* * *
- De Nicolas Bonnefoix, aux éditions Ellipses, 2018, 12 € :
• JE SAIS ACCORDER (224 p.).
• JE SAIS CONJUGUER (192 p.).
- De Jean-Loup Chiflet, édité par Le Figaro, « Mots & Cætera », 2018, 12,90 € :
• BALADE LITTÉRAIRE PARMI LES FIGURES DE STYLE (136 p.).
• CES MOTS PERDUS AU FOND DE NOS DICTIONNAIRES (128 p.).
- De Roland Eluerd, aux éditions Rue des écoles, 2018 :
• LA CONJUGAISON (« Littré Références », 256 p., 9 €).
• 10 MANIÈRES DE DIRE LA MÊME CHOSE... OU PRESQUE, illustrations de Thomas Tessier (96 p., 12,50 €).
- LES MOTS FRANÇAIS, DANS L’HISTOIRE ET DANS LA VIE, de Georges Gougenheim, préface d’Alain Rey (Omnibus,
2018, 752 p., 28 €).
- LE FRANÇAIS MALMENÉ, ET ALORS ?, de Jean-Loup Chiflet (Robert Laffont, 2018, 176 p., 17 €).
- IL NOUS FAUDRAIT DES MOTS NOUVEAUX, de Laurent Nunez (Éditions du Cerf, 2018, Format Kindle [= liseuse
d’Amazon], 9,99 €).
- SUR L’ORIGINE DU LANGAGE ET DES LANGUES, de Giovanni Dotoli (Hermann, 2017, 376 p., 32 €).
Nos adhérents publient
- Jacques Dhaussy a
rassemblé Les plus beaux
textes sur les anges (Éditions
Lanore, 2018, 166 p., 10 €).
- Marcienne Martin publie son
dixième livre ! : Toponymie et
ressources géologiques en
Amérique du Nord [Québec]
(L’Harmattan, « Nomino
ergo sum », 316 p., 32,50 €).
- Dans Le bonheur s’apprend,
la santé aussi. La médecine officielle
et les autres médecines pour
y voir clair (Éditions Ductus,
2011, 312 p., 29,50 €), le
docteur Gérard Leborgne nous
propose, avec humour, de
« prendre notre santé en main(s) ».
Suite de cet ouvrage, aux
Éditions du Dauphin (318 p.,
20 €) : 120 Réponses d’un médecin de terrain aux
pathologies d’aujourd’hui.
- Dans Le Dévorant (no 290),
l’écrivain Henri Girard signe
une nouvelle : « La tour
d’ivoire ».
- Nicole Lartigue-Sabrou,
directrice de la revue Art et
Poésie de Touraine, y
présente (no 233) « Pierre
de Bourdeille, abbé de
Brantôme », son oeuvre et
ses différentes demeures.
- Le 10e tome de L’Histoire
de France pour les Nuls, en
BD, de Jean-Joseph Julaud,
paraîtra aux Éditions First,
au début du mois d’octobre.
Retour haut de page
Retour sommaire