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DLF, n° 279
LA GUERRE AU FRANÇAIS de Marie-Hélène Verdier Les Éditions du Cerf, 2018, 142 pages, 12 €
Il est rare de se plonger dans un livre et de le quitter avec autant de regret. Voici
un ouvrage qui rend heureux. On ne peut pas l’abandonner quand on l’a
commencé. Pourquoi? Simplement parce qu’on y trouve des qualités rarement
réunies : l’expérience, car l’auteur a enseigné pendant de longues années ; la
compétence, car professeur, l’auteur (sans
e muet superfétatoire) n’a rien oublié
de la philologie, de la phonétique et de la sémantique et en parle « avec aération », sans
pédantisme et de manière agréablement dosée ; le coeur, car on sent que son seul souci a
toujours été d’ouvrir ses élèves à l’amour de notre langue et à la lecture ; la simplicité dans
une langue élégante et mesurée, car si le diagnostic est pénible à recevoir, il n’est pas prononcé
d’un ton amer. Comment actuellement ne pas s’agacer en constatant la manière ridicule dont
certains veulent féminiser les noms de carrière et « genrer » par la graphie « inclusive », sans
doute révérée par les apôtres du si gracieux «
celles et ceux » et perturbante aussi bien pour
l’oeil que pour l’oreille du lecteur. Pauvres gamins réduits à enregistrer des termes aussi
rébarbatifs que ceux qu’on trouvait dans les années 1970 à des invitations à des vernissages.
Pourquoi faire simple ? Comme Marie-Hélène Verdier est sage, comme elle a raison ! Son petit
livre par le volume appelle une bonne dose de reconnaissance ! Jacques Dhaussy
Jacques Dhaussy
LES IRRÉDUCTIBLES MOTS GAULOIS DANS LA LANGUE FRANÇAISE de Jacques Lacroix Éditions Lemme EDIT, 2020, 156 pages, 19 €
Dans son nouvel ouvrage, Jacques Lacroix, professeur agrégé, docteur de
l’université de Bourgogne, nous fait découvrir la réalité linguistique de nos
ancêtres les Gaulois ! À contre-courant des préjugés habituels qui voudraient
que seul un petit groupe de mots soit resté dans notre langue française,
l’auteur démontre avec beaucoup de
brio (mot gaulois) que bien des mots
latinisés auraient en réalité une origine gauloise. Mettons donc nos
galoches,
ces chaussures à la semelle dure que les Romains avaient baptisées
gallica, « chaussure gauloise »
pour voyager à travers nos irréductibles mots gaulois. Le livre se lit comme un roman et nous
fait vivre nos « gauloiseries » par thèmes : les mots des paysages, des animaux, de la nature,
les mots de la guerre et des frontières, les mots de l’agriculture et de l’élevage, les mots du
transport et du commerce, les mots des métiers, etc. Un lexique permet de retrouver facilement
les mots gaulois dans les chapitres concernés. L’ouvrage est bien argumenté et l’auteur, grâce
à ses solides connaissances des langues gaéliques et du breton, nous démontre les liens étroits
qu’il a décelés dans ces mots français issus du gaulois. Après avoir fini votre lecture, vous ne
porterez plus le même regard sur notre langue et vous prendrez alors conscience que vous
parlez couramment gaulois en «
arpentant les
quais du RER,
encombrés avec ses rames
bondées qui vont à un rythme déjanté à travers les
tunnels. » Reste à savoir d’où nous viennent
nos solides gaillards ? L’auteur nous donne une étymologie inhabituelle du mot
Gaulois qui
traduit bien notre caractère irréductible !
Philippe Le Pape
LA STORY DE LA LANGUE FRANÇAISE de Jean Pruvost Tallandier, 2020, 349 p., 20,90 €
Jean Pruvost, professeur d’université émérite de lexicologie et d’histoire de
la langue française, nous fait partager sa passion et son érudition pour notre
langue. Les Celtes, les Romains, les Germains, les Vikings sont autant de
peuples qui ont façonné le français et l’anglais. Guillaume le Conquérant,
Aliénor d’Aquitaine, la guerre de Cent Ans sont autant de périodes de
l’Histoire qui ont aussi contribué au brassage linguistique entre nos
deux langues. Pourtant, on a affaire à des langues distinctes, l’une germanique
pour l’anglais, l’autre romane pour le français. Le titre de l’ouvrage nous interpelle de prime
abord. S’agit-il de la « story » ou de la « storie » de la langue française ? Qui a emprunté le mot
à l’autre ? Pourquoi avons-nous autant de mots en commun avec l’anglais ? Jean Pruvost
introduit son ouvrage avec humour en citant quelques anecdotes familiales de la Normandie
de son enfance chez sa grand-mère paternelle qui parle de «
ces monstères d’Angliches ». Le
va-et-vient des ferries entre Douvres et Boulogne-sur-Mer contribue aux échanges
linguistiques de l’époque.
Le lecteur découvrira, entre autres, avec surprise que «
mail » provient de l’expression française
la malle-poste. Les voyages forment la jeunesse mais déforment les mots ! L’ouvrage s’adresse
à tous les amoureux de la langue française qui veulent se plonger dans son histoire. Un index
des noms communs français et anglais a le mérite de permettre au lecteur d’aller directement
au mot recherché. Des exemples nombreux au fil des pages enrichissent notre connaissance
de la langue.
Philippe Le Pape
UNE BRÈVE HISTOIRE DU SENS. PRATIQUES ARTISTIQUES ET SOCIALES DE LA PRODUCTION DE SENS de Mircea Bochis et Marcienne Martin L’Harmattan, 2020, 274 pages illustrées, 30 €
Dans cet ouvrage, en relation avec l’art et la linguistique, ouvrant sur une
étude du sens donné aux mots, le champ lexico-sémantique de ces derniers y
est abordé dans leur multiplicité. En effet, si les dictionnaires donnent à tel
mot un sens déterminé qui peut, parfois, être décliné sous plusieurs formes,
cependant, en en puisant le sens dans la bibliothèque de sa mémoire, chaque
individu en a une analyse qui lui est particulière.
Cet ouvrage a été réalisé par un artiste-peintre et sculpteur roumain, Mircea Bochis, faisant
partie des cent artistes nommés pour représenter ce pays lors de la Fête du centenaire de la
Roumanie, en 2018, et une linguiste, notre amie Marcienne Martin, qui a publié un certain
nombre d’ouvrages dont des recueils de poésie.
La première partie est consacrée au sens donné aux objets du monde dans leur traduction
artistique. À partir de ses oeuvres, Mircea Bochis montre que la relation entre deux regards sur
un même objet est à l’origine d’une réécriture picturale ou poétique. Cette mise en relation est
accompagnée des écrits sous forme de lettres-poèmes de la poétesse roumaine Bianca Vişan.
La seconde partie, composée de dix articles de Marcienne Martin, ouvre sur le sens donné
aux mots dans un contexte spécifique : usage des métaphores, anthroponymie, interdit, tabou,
déni de la réalité, ce qui est innommable, suivi d’une étude sur les anglicismes. Si le nom
donné à un objet est usuel pour l’ensemble des personnes ayant une culture et une langue
communes, le regard porté par l’ensemble de ses membres y est démultiplié. La rédaction
La rédaction
SUR LE BOUT DE LA LANGUE d’André Cherpillod Édition de La Blanchetière, André Cherpillod, 72320 Courgenard, 2020, 132 pages, 9 €
Ce recueil d’articles écrits dans des circonstances très diverses, parfois publiés
dans
Défense de la langue française ou «
restés dans cette sombre oubliette qu’est le
“disque dur” de l’ordinateur », mérite de retenir l’attention, car dans sa modeste
présentation il contient de rares pépites qu’on ne saurait trouver ailleurs. En
effet, l’auteur dont la curiosité est infinie nous offre pour certains mots des
origines aussi nombreuses qu’étonnantes. Ses connaissances des langues
d’Extrême-Orient, comme le japonais en particulier, avec leurs caractères
« dessinés » en témoignent. Si la logorrhée, tendance à prononcer trop de syllabes ou de mots
inutiles, est une plaie de notre temps, il se trouve que l’adjectif
important est devenu envahissant
– il suffit d’ouvrir la radio pour en être convaincu –, bien des substantifs se glissent
subrepticement vers la sortie, comme
avortement supplanté par
interruption volontaire de grossesse,
comme si une grossesse interrompue pouvait reprendre son cours... ou
prévoir qui cède le pas
à
anticiper... Quelque deux cents prénoms nous livrent ici leur origine et leur signification. Et
la ponctuation discrètement se rappelle à notre souvenir. Les plus gros mots sont les plus brefs
et l’un d’eux en trois lettres offre au traducteur une richesse inouïe. Des surprises, vous allez
sans doute en avoir... Qu’est-ce que la
sérendipité ? Donnez votre langue au chat et lisez André
Cherpillod. Un trésor pend au bout de sa langue !
Jacques dhaussy
JE SAIS ORTHOGRAPHIER et JE SAIS M’EXPRIMER. CONSEILS ET
ASTUCES, EXERCICES CORRIGÉS, SCHÉMAS-BILANS de Nicolas Bonnefoix Ellipses, 2020, 176 pages, 12 €, liseuse 9,99 € chacun
Voici deux volumes qu’on pourrait penser imprimés à
l’italienne, mais qui sont traités comme des blocs-notes. On
les utilise à la verticale. Nicolas Bonnefoix veut venir en aide
à des étudiants handicapés par une orthographe défectueuse
et à des personnalités invitées à prendre la parole en public.
Ces deux ouvrages doivent leur permettre de ne pas se couvrir
de honte à cause de textes défigurés par des fautes inadmissibles ou par des bredouillements
insupportables. Mots regroupés dans une même famille, consonnes doublées ou seules,
terminaisons, etc. Ces ouvrages ont réponse à tout. Les exercices sont précieux et progressifs.
Bien communiquer à l’oral exige d’abord une articulation parfaite, des coupes justes entre
les mots liés et les phrases, des ralentissements de la voix pour les noms propres ou rares, pour
les dates et les chiffres trop souvent inaudibles ou escamotés. Épeler peut être nécessaire.
L’auteur rappelle que «
bien s’exprimer ouvre des portes, permet d’évoluer dans des milieux divers et
de donner l’image d’un professionnel sérieux et efficace ». Un programme qui, les efforts faits,
donnera certainement satisfaction et joie.
Jacques dhaussy
UNE HISTOIRE DE LA PHRASE FRANÇAISE sous la direction de Gilles Siouffi Actes Sud, 2020, 376 pages, 39 €
Injustement négligée par les linguistes, qui ne l’avaient jamais analysée en
tant que telle, la phrase française mérite cependant toute notre attention.
Née officiellement en l’an 842, dans le texte dit des
Serments de Strasbourg,
elle met en valeur depuis douze siècles toutes les ressources de la langue.
En est-elle la colonne vertébrale ? C’est une croyance entretenue par l’école :
la clarté de l’expression implique de «
faire une phrase » avec un sujet, un verbe et un
complément, chacun à sa juste place. La grammaire est exigeante et l’enfant doit s’y soumettre.
La littérature développera superbement cet axiome ; jusqu’au siècle dernier, nos grands
auteurs, Chateaubriand, Balzac, Zola, Flaubert, Proust, écrivent de telle manière que leurs
textes se perçoivent comme un corps unique, une vie autonome. Alors, comment cette
harmonie a t-elle commencé à se fendiller ? «
J’ai horreur des phrases », hurle Céline, le langage
« bien filé » l’horripile. Il a ouvert la voie où le suivront d’autres écrivains, tous adeptes, dans
la forme, du style oral ; Ramuz, Queneau, Aragon, Beckett, pour n’en citer que quelques-uns,
privilégient l’énoncé court qui se moque de la syntaxe et de la sacro-sainte ponctuation.
Dans la préface de ce passionnant ouvrage collectif, Gilles Siouffi nous avait prévenus : «
La
phrase est un risque : le risque de l’expression. » Or, celle-ci est sujette aux influences de son époque ;
bien avant l’apparition de l’internet, la «
petite phrase » ou phrase errante, sans appartenance
précise à un contexte, a commencé à envahir l’espace public, étalée naïvement sur les murs,
les vêtements, posters, badges, cartes postales, etc. On y lit citations, proverbes, maximes de
vie, slogans ; ces quelques mots parfois humoristiques ne signent pas la défaite de l’écriture,
seulement la modification de son usage, des formes raccourcies pour individus pressés. La
révolution numérique se dispense désormais du carcan de la syntaxe et préfère
smileys et émojis
à l’ancien «
point » final. Mais la phrase n’a pas achevé sa mutation, elle donne lieu à un nombre
d’interrogations propres à engendrer le scepticisme.
Monika Romani
ET CETERA, ET CETERA. LA LANGUE FRANÇAISE SE RACONTE de Julien Soulié, illustrations de M. la Mine Éditions First, 2020, 144 pages, 18,95 €
La langue française a choisi de raconter sa vie fabuleuse en bulles ; une
histoire épique que ses auteurs – l’un dessine, l’autre écrit – situent d’abord
à Rome avec Romulus et Rémus (pour nos origines latines). Rien de tel
que la BD pour débrouiller un parcours complexe où interviennent
successivement les Celtes (parmi eux la branche gauloise), puis les Alamans,
Burgondes, Wisigoths et surtout les Francs chargés d’un lexique belliqueux.
Mais voici la Renaissance et les Italiens, les Médicis, Léonard de Vinci, Machiavel et Michel-
Ange, superbement illustrés face au roi François I
er, avec Rabelais et Montaigne. Que de
vocabulaire échangé : les arts, mais aussi la guerre ! Sans oublier les spaghettis et le ballon
rond. Le récit savant de Julien Soulié ne tolère aucune impasse : l’odyssée des mots grecs, les
contes des
Mille et Une Nuits, les découvertes de Christophe Colomb, jusqu’à l’influence actuelle
de l’
American way of life (sic). Un tel déferlement d’idiomes nous menacerait d’étranglement
sans l’éclairage des images de M. la Mine : un bel arbre, par exemple, celui des mots qui
prennent racine ; une page qui réjouira notre chauvinisme linguistique, «
Messieurs les Anglais, empruntez les premiers », toutes les vignettes sur les délires de l’orthographe, et cetera...
Vers la fin de l’ouvrage, la reproduction ironique du tableau d’Edvard Munch,
Le Cri,
résume à elle seule l’angoisse du linguiste au sein d’un tel tourbillon. Ce que la bande
dessinée essaie de nous faire oublier !
Monika Romani
COMME ON DIT CHEZ NOUS. LE GRAND LIVRE DU FRANÇAIS DE NOS RÉGIONS de Mathieu Avanzi, avec la complicité d'Alain Rey et d'Aurore Vincenti Le Robert, 2020, 240 pages illustrées, 24,90 €
Dans ce grand livre illustré de cartes, de dessins et d’encadrés sur les sujets
les plus divers, Mathieu Avanzi nous convie à un voyage dans les provinces
de France à la découverte des mots qui leur sont propres et qui les
caractérisent. Comme la plupart des lecteurs de cet ouvrage remarquable,
je me suis précipité sur les pages concernant les origines de mes familles
paternelle et maternelle, le Nord et les Ardennes. J’y ai trouvé non seulement des mots
bien connus comme
ducasse – à Lyon on parlerait de
vogue –, fête patronale et foraine
avec promenades des géants dans les rues au pied des beffrois, mais aussi des mots entendus
depuis ma petite enfance comme
nareux (variante
néreux), adjectif désignant quelqu’un
qui «
retriche son nez » sur quelque chose qu’il n’aime pas, bref un
difficile. On aime ces
mots de la petite patrie, de la maison, de la famille, les termes du terroir qu’on n’a peutêtre
plus l’occasion d’entendre et qui nous rattachent à notre patrimoine naturel. À la
lecture de ces pages, où les origines linguistiques de ces termes et expressions sont précisées
dans toute la mesure du possible, où l’on gambade entre histoire et folklore, aucun doute
possible : tous les Français, de Dunkerque à Marseille, de Brest à Strasbourg, sentiront se
réveiller en eux souvenirs, émotions, nostalgie et verront leur curiosité satisfaite.
Jacques Dhaussy
LES CURIOSITÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE POUR LES NULS de Jean-Loup Chiflet Éditions First, 2020, 360 pages, 22,95 €, liseuse 16,99 €
«
Parler est une fête », c’est la définition la plus séduisante possible du français,
titre d’un chapitre de l’ouvrage de Jean-Loup Chiflet, lequel promet d’y traiter
les «
curiosités » de la langue, étant entendu que ses innombrables difficultés
grammaticales, arrogantes exceptions en tous genres, bizarreries et anomalies
se déclineront dans la joie. Le véritable feu d’artifice, c’est la littérature.
Certes, l’auteur rappelle que les savantes figures de style, les
adynaton,
auxèse,
anaphore,
paronomase,
épizeuxe et tant d’autres sont partie prenante du socle des admirables textes
de nos enchanteurs, Rabelais, Prévert, Racine, Camus, La Fontaine, Balzac... Mais la mise
à nu des articulations gâcherait le corps, tant vaut demeurer dans un innocent bonheur
de lecture ; une allégresse permanente face aux trouvailles et jongleries des Pierre Dac,
Raymond Devos, Georges Perec, Raymond Queneau... Les esprits méthodiques seront
peut-être déconcertés par ces anarchistes de la phrase, noyés dans une syntaxe désossée,
des idiomes métamorphosés en calembours et contrepèteries. Jamais autant que les
traducteurs, toujours au bord de la trahison... Et nous, s’exclament les Nuls, participonsnous
aux festivités ? Pourquoi cette frilosité ? Car tout est prétexte à rire, c’est la langue
elle-même qui déploie continûment l’ironie de ses expressions, celles de tous les jours,
du commun des mortels. L’autodérision y fonctionne à notre corps défendant, puisque
nous n’avons pas les deux pieds dans le même sabot, mais les yeux plus gros que le ventre
et même le
coeur au ventre ! Irrésistible anatomie qui permet de se
bouffer le nez et de
s’en
battre l’oeil. Finalement, au XXI
e siècle, on remarque chez certains une grosse fatigue, mais
toujours l’envie de s’amuser. Alors on fait court, des SMS qui maintiennent l’ambiance :
MDR
(mort de rire) ou
LOL pour les anglicistes (laughing out loud), traduire «
je rigole ».
Monika Romani
LE TU ET LE VOUS. L'ART FRANÇAIS DE COMPLIQUER LES CHOSES d’Étienne Kern Flammarion, 2020, 206 pages, 19 €
Tu ? Vous ? Comment dire ? La situation est parfois embarrassante. Position
hiérarchique, différence d’âge ou de positions sociales, sexes différents...
Comment concilier respect, traditions familiales, professionnelles, amitié,
courtoisie et camaraderie ? Les usages sont imprécis, parfois surprenants. Dans
une famille portugaise, les enfants disent « vous » à leurs parents, qui ne savent
ni lire ni écrire, et utilisent même une formule plus solennelle encore en certaines circonstances.
Quand j’étais enfant et convenable, ma mère me disait « tu », mais quand je l’entendais me
dire « vous » je savais que son autorité était en jeu et que, insupportable, je devais revenir à
un comportement raisonnable. Dans ce livre, plein d’anecdotes et de références souvent
cocasses, Étienne Kern nous promène dans des situations historiques, politiques, sociales... Il
nous montre comment tenir sa juste place, être à l’aise ou mettre à l’aise son interlocuteur.
Il note que Dieu même aujourd’hui est soumis au tutoiement et que la Vierge Marie échappe
à cette familiarité. Le savoir-vivre et l’intelligence du coeur trouveront vite une solution alliant
franchise et naturel.
acquesDhaussy
Signalons aussi :
- DIRE, NE PAS DIRE. DU BON USAGE DE LA LANGUE FRANÇAISE, L’INTÉGRALE, par l’Académie française, préface d’Hélène
Carrère d’Encausse, postface de Dominique Fernandez (Philippe Rey, 2020, 280 p., 20 €, liseuse, 13,99 €).
- ON LIT MIEUX DANS UNE LANGUE QU’ON SAIT MAL, de Michel Zink, de l’Académie française (Les Belles
Lettres, 2021, 280 p., 19 €).
- L'ÉCOLE ET SES MOTS. C'ÉTAIT COMMENT AVANT LES DÉCONFINEMENTS ?, de Jean Pruvost
(Honoré Champion,
« Champion les dictionnaires », 2021, 326 p., 19 €).
- SUR LE QUAI. NOUVELLES ET MOTS RARES, de Gilles Fau, illustrations de Gilles Palazy (Éditions du Ver luisant,
2020, 106 p., 15 €).
- ÉCRIRE SANS FAUTE(S). DICTIONNAIRE MODERNE ET PRATIQUE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS, de Jean-Pierre Colignon (CFPJ,
à paraître).
* * *
- NOTRE GRAMMAIRE EST SEXY. DÉCLARATION D'AMOUR À LA LANGUE FRANÇAISE, de Laure de Chantal et Xavier Mauduit
(Stock, « Passeurs d’histoires », 2021, 288 p., 18 €).
- LE CHOIX DE LA FRANCOPHONIE. UN PARCOURS BELGE ET INTERNATIONAL, de Roger Dehaybe, avant-propos
d’Antoinette Spaak, préface d’Abdou Diouf (Éditions du Cygne, 2020, « Traces », 220 p., 24 €).
- DONNEZ-NOUS NOTRE LATIN QUOTIDIEN, de Jean-Loup Chiflet (Le Figaro littéraire, « Mots et cætera », 2020,
130 p., 12,90 €).
- S'ENTRAÎNER AU CERTIFICAT VOLTAIRE. EXPRESSION, de Marie-France Claerebout (PUF, 2020, 336 p., 19 €).
- NAISSANCE DE LA PHRASE, de Jean-Christophe Bailly (Nous, 2020, 88 p., 12 €).
- LA VOIX, CET OUTIL DU POUVOIR, de Jean Sommer (JC Lattès, 2020, 252 p., 18 €).
Nos adhérents publient
- Dans France, Attention
Danger ! Culture, Patrimoine,
Francophonie, André-Jérôme
Gallego analyse la situation et
fait des propositions à partir
des « valeurs sur lesquelles
reposent les fondements de notre
pays » (Les Éditions de l’Ixcéa,
2021, 148 p., 17 €).
- Nouvel ouvrage du vrai
cinéphile qu’est Michel
Mourlet : Survivant de l’âge
d’or. Textes et entretiens sur
le cinéma 1970-2020 (Les
Éditions de Paris Max
Chaleil, 2020, 184 p., 18 €).
- Marcienne Martin, dans
Robot ou habitat biologique ?
Qui ou que sommes-nous ?
(L’Harmattan, 2020, « Nomino
ergo sum », 208 p., 22,50 €)
pense que « s’interroger sur le
sens et la nature de l’univers et
du monde du vivant fait appel
à l’ensemble des champs de
recherche existant ».
- À signaler Petites Citations
sur l’édition, joli petit livre
d’Éric Martini (Éditions Glyphe,
« Classiques oubliés », 2020,
152 p., 10 €).
- Louis Bachoud nous propose
aux Éditions Valensin - David
Reinharc, Axiomes du Grand
Âge, deux tomes qui, sous la
forme de contes allégoriques
et ontologiques, sont des
odes à la vie : Volume 1 – Le
vieil âge ; Volume 2 – L’homme
banian (2021, respectivement
174 p. et 130 p., 23 €).
- Beauté et humour, telles
sont les qualités des Cent
rimes & raisons, nouvel
ouvrage d’Hippolyte Wouters,
préfacé par Christophe Barbier
et richement illustré avec
des reproductions d’oeuvres
de Watteau, Fragonard,
Boucher... (L’Éventail éditions,
2020, 80 p., 25 €).
- L’Équilibre, d’Henri Girard,
est un recueil de nouvelles,
dans lequel on trouve « de
l’humour, de l’impertinence, de
la belle écriture »
(Anfortas,
2021, 198 p., 15 €).
- Jean de La Guérivière et
Stephen Smith, autre grand
journaliste spécialiste de
l’Afrique, viennent de publier
L’Afrique, 2,5 milliards de
voisins en 2050 en 100 questions
(Tallandier, 384 p., 17,90 €) :
exploration, du passé à l’avenir,
de cet immense continent.
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