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Le français pour
Dominique Hoppe
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Invité d’honneur de notre
déjeuner du 16 janvier,
le président de l’AFFOI a rédigé,
pour la revue, la présentation qu’il
a faite de l’Assemblée des
francophones fonctionnaires des
organisations internationales.
Habitué à des auditoires composés de
responsables institutionnels parfois
réfractaires ou d’étudiants peu éveillés
à nos problématiques, ce n’est pas sans plaisir que je prends
aujourd’hui la parole devant un public sensible par nature à
l’importance de la défense de la langue française.
L’AFFOI s’est construite autour du constat que la langue française,
bien que langue officielle et langue de travail de la très grande
majorité des organisations internationales, voyait son usage se réduire
dans le fonctionnement de ces institutions. Cet état de fait est connu,
mais rares sont ceux qui en mesurent vraiment les conséquences.
Dans un monde désormais globalisé, les organisations internationales
sont devenues les principaux maîtres d’oeuvre des grandes décisions
communes. Il est donc impératif que les peuples qui les ont créées y
soient représentés de façon équilibrée. Cette représentativité passe
nécessairement par la diversité linguistique. Celle-ci est d’ailleurs
généralement prévue de façon formelle dans les textes fondateurs.
Pourtant, malgré les obligations légales, elle est de moins en moins
respectée. Sous la pression de l’urgence, de la standardisation des pratiques et de prétextes budgétaires souvent fallacieux, la diversité
linguistique et ses corollaires que sont les diversités culturelle et
conceptuelle ont tendance à disparaître. Et en réalité, pour de
nombreuses raisons politiques, culturelles, juridiques, économiques
et autres, la langue française est désormais la seule langue encore
capable de s’opposer à la dangereuse hégémonie de l’idiome
anglophone appauvri et réducteur qui s’est progressivement imposé
au sein des organisations internationales.
En défendant la langue française, c’est donc le respect de pratiques
démocratiques équilibrées appliquées à la gestion du monde que
nous défendons.
Pour ce faire, nous rencontrons, sollicitons et interpellons tous les
acteurs du multilatéralisme ; nous participons aux grandes
manifestations francophones (Forum mondial de la langue française,
Sommet des chefs d’État de la Francophonie...) ; nous participons à
des conférences ciblées (journée de réflexion sur le rôle des
ambassadeurs francophones détachés auprès des organisations
internationales...) ; nous organisons des évènements (Journée du
français dans les organisations internationales...) ; nous réalisons des
analyses (usages linguistiques appliqués à la communication des
organisations internationales, conditions linguistiques du
recrutement multilatéral...) ; nous publions en français des textes qui
ne sont pas traduits par les organisations internationales ; nous
proposons en interne des outils électroniques d’apprentissage du
français ; nous créons des partenariats avec les acteurs institutionnels
mais aussi avec des acteurs de la société civile ; enfin, lorsque cela
s’avère nécessaire, nous agissons et réagissons par le biais de
démarches juridiques.
Ainsi, depuis octobre 2013, nous avons, entre autres :
– traduit en français plus d’une centaine d’articles publiés
seulement en anglais par différentes organisations
internationales ;
– publié plusieurs articles de presse dans différents pays
francophones sur les sujets qui nous préoccupent ;
– publié une grande analyse des pratiques linguistiques appliquées aux sites internet de toutes les organisations
internationales du monde (et incluant des analyses détaillées de
plus de soixante-dix d’entre elles) ;
– collectionné plus de 3 000 fiches de postes ouverts au sein
d’organisations internationales. Ces fiches seront analysées en
2014 ;
– rencontré plusieurs responsables nationaux et internationaux
du plus haut niveau pour renforcer notre réseau d’influence ;
– multiplié les interventions, formelles et informelles, sur des
sujets aussi importants que les pratiques de recrutement, les
modèles professionnels juridiques ou de gestion financière dans
plusieurs OI de premier plan ;
– déposé une plainte contre la Commission européenne auprès
du médiateur européen pour non-respect des règles
linguistiques. (Comme vous le savez probablement, c’est DLF
Bruxelles-Europe qui avait attiré notre attention sur le sujet, ce
qui prouve que DLF et AFFOI ont des intérêts communs et des
moyens complémentaires dont il serait bon d’exploiter plus
finement la synergie.)
Voilà donc, en quelques mots, ce qu’est l’AFFOI. Merci de m’avoir
écouté.
Dominique Hoppe, né en 1959,
a travaillé à l’Office
européen des brevets (OEB)comme responsable de
la documentation, chef de projet, contrôleur de
gestion puis analyste stratégique, il en est
administrateur depuis 2005.
Président de
l’Assemblée des francophones fonctionnaires des
organisations internationales (AFFOI) depuis 2007,
il est également président du Conseil supérieur des
francophones fonctionnaires internationaux
depuis 2008, membre de l’Association des
professionnels en sociologie d’entreprise depuis
2002, président d’honneur de l’Assemblée des
jeunes francophones pour les organisations
internationales (AJFOI) depuis 2012 et président
d’Anthropocratis depuis 2013.
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