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Éditorial N° 256
À François Busnel
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C’est au nom de notre
président, retenu en province,
que le prix Richelieu 2015 a été
remis à François Busnel, le 28 mars, par
Jean-Paul Clément, vice-président
de DLF. L’allocution,
dans son intégralité, figure sur
le site de l’Association.
... À vingt ans, en 1989, vous travailliez comme pigiste à Radio
France internationale (RFI), sillonniez l’Afrique en participant
au Raid africain des Grandes Écoles, écriviez des guides
touristiques, à l’occasion desquels vous réalisez vos premiers
reportages pour la presse écrite :
Géo et
La Croix. De 1990 à
1994, l’actualité politique en Afrique (Sénégal, Mali, Guinée,
Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, Mauritanie) vous trouve
toujours présent.
Vient alors le temps des émissions culturelles. Dès 1996, vous
animez sur BFM l’émission « Envie de lire », rendez-vous
quotidien consacré à l’actualité littéraire. Vous collaborez aux
Dernières Nouvelles d’Alsace – étonnant : dans quelle rubrique ?
« Livres » ! Vous publiez aussi de nombreux reportages dans
Le
Magazine littéraire, alors dirigé par Jean-Jacques Brochier.
En 2001, vous entrez à
L’Express comme rédacteur en chef adjoint
du service Livres. Puis vous êtes appelé par Patrick Poivre d’Arvor comme chroniqueur dans l’émission « Vol de nuit »,
sur TF1. C’est à cette époque que vous commencez à suivre la
littérature américaine, en vous rendant régulièrement sur place
pour de longs entretiens avec des écrivains – j’y reviendrai.
En 2004, vous prenez la direction du magazine
Lire, fondé en
1975 par Bernard Pivot et Jean-Louis Servan-Schreiber. Chargé
de renouveler la formule, vous introduisez une nouvelle
rubrique centrée sur le reportage et l’enquête, en recrutant de
nouvelles plumes : Jean-Jacques Brochier, Gérard Oberlé,
Frédéric Beigbeder, Jean-Claude Pirotte...
En mars 2005, Philippe Labro et Vincent Bolloré vous
proposent d’animer une émission littéraire sur la chaîne de
TNT Direct 8 qu’ils viennent de lancer : ce sera « Les livres de
la 8 », qui comptera 157 numéros.
En 2008, Patrick de Carolis, P-DG de France Télévisions, vous
propose de créer une émission littéraire hebdomadaire, en
première partie de soirée et en direct, prenant la place du
« Bateau Livre » de Frédéric Ferney. « La Grande Librairie » est
lancée le 4 septembre 2008, et vous montez alors votre société
de production, où chaque semaine vous recevez des écrivains
comme Jean-Marie Gustave Le Clézio, Patrick Modiano, etc.
Votre intérêt, d’ailleurs, ne se limite pas aux romanciers
français, mais se porte aussi vers les étrangers.
Vous êtes fasciné par les écrivains, et dans vos « Carnets de
route », commencés en octobre 2011, vous nous proposez une
vaste exploration de leur univers intime. Je me souviens de
cette très belle visite où tous les spectateurs vous ont
accompagné en Angleterre, Irlande, Écosse, et outre-
Atlantique, il y a quelques mois, sur les pas de Paul Auster. Mais
combien d’autres n’avez-vous pas rencontrés en quatre ans :
Philip Roth, Joyce Carol Oates, Anne Rice, Peter Ackroyd...
Le journaliste « artisan » – vous aimez ce mot – est aussi
soucieux de l’avenir et de transmettre ces entretiens,
témoignages d’une époque, d’un style et d’une personnalité
que vous savez rendre attachante.
Votre calme apparent, qui n’est pas feint, cette subtilité de
l’analyse, sont soutenus par une vraie passion, celle du langage,
de l’écriture, des lettres ; « une jubilation avec les mots », selon
vos propres termes. [...]
Au nom de Défense de la langue française et de son président,
Philippe Beaussant, je suis heureux de vous remettre le prix
Richelieu, en vous souhaitant d’aller toujours plus loin et de
nous ouvrir ainsi tous les horizons possibles de notre langue,
que vous illustrez si bien tout en donnant l’envie de connaître
les autres. Le français, en effet, est une langue universelle qui
ne connaît pas le repli et s’épanouit dans un esprit de cosmopolitisme
de bon aloi, qui n’a rien à voir avec la mondialisation,
celui de la République des Lettres.
Jean-Paul Clément
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