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Éditorial N° 295
France Mémoire
Nous remercions notre président, Xavier Darcos, chancelier de
l’Institut de France, de nous avoir autorisés à reproduire son « Édito »,
rédigé pour présenter le site de France Mémoire.
Depuis 2021, les commémorations nationales sont une mission
confiée à l’Institut de France. Je souhaite dire ici dans quel esprit
nous accomplissons cette nouvelle – et belle – mission d’intérêt
général, et nous réfléchissons au sens de la commémoration dans la
France du XXI
e siècle.
Commémorer, c’est d’abord rappeler le souvenir de ce qui a été.
C’est aussi approfondir et renouveler son attachement à une histoire
commune, même lorsqu’elle est cause de divisions. Chaque cité,
chaque nation, et aujourd’hui l’humanité elle-même, font mémoire
des évènements les plus marquants, heureux ou malheureux, de leur
passé, proche ou lointain. À chaque génération, les voix du passé
résonnent différemment, dans une polyphonie toujours nouvelle.
Mais la mémoire, qui est perception, a besoin de l’histoire, qui est
connaissance. Toute société moderne, dans son rapport au passé,
associe mémoire et histoire ; une mémoire construite dans
l’ignorance de l’histoire aboutirait à la mythologie ou à l’amnésie.
Le passé doit être ainsi appréhendé dans un esprit de vérité, mais
aussi de liberté. Une société démocratique refuse à bon droit tout ce
qui ressemble à une histoire officielle et univoque dictée par l’État.
À notre époque, le travail de mémoire doit assumer la diversité des
points de vue, et le débat sur les questions historiques fait partie de la
démarche commémorative.
Mais les quelques sujets qui divisent ne doivent pas occulter les autres,
si nombreux, sur lesquels les Français peuvent se rapprocher, se
retrouver. Se découvrir aussi, car la culture historique est souvent
lacunaire. Et donner au reste du monde une juste image d’euxmêmes.
Primauté donnée à la connaissance des faits historiques, indépendance
à l’égard du pouvoir politique ; ouverture à la pluralité des points de
vue ; mais aussi volonté de connaître et de faire connaître ce qui nous
rassemble : tels sont les principes que l’Institut de France s’emploie à
faire vivre à travers France Mémoire, dont la vocation est, avant tout,
d’être un service utile à tous.
Xavier Darcos
Chancelier de l’lnstitut de France