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Échappée* belle sur le BEM Monge
du 21 au 25 octobre 2018
Journal de bord
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Dimanche 21 octobre

Arrivés en gare de Brest, les sept lauréats du Plumier d’or, Rémi, Ines, Éloi, Pauline, Martin, Marylou, Foucauld, et leurs deux accompagnateurs sont conduits et accueillis sur le BEM Monge en fin de journée.

Ce bâtiment d’essais et de mesures (BEM), de 226 mètres de long et de 24 mètres de large, porte le nom du célèbre mathématicien Gaspard Monge, cofondateur de l’École polytechnique.

Lundi 22 octobre : appareillage

Après une bonne nuit dans nos banettes*, c’est le branle-bas* à 7 heures. Nous assistons à la levée des couleurs. Un long sifflet retentit au moment où le drapeau tricolore est envoyé. L’équipage* se découvre.

La commissaire de bord nous présente les services courants et les règles de vie à bord. Elle nous donne un document avec les grades de la marine. Puis, le fourrier* nous remet la tenue de protection de base (TPB) portée par tout l’équipage avec la mention « Marine nationale ».

Nous apprenons ensuite que la mission du BEM Monge est de recueillir et d’exploiter tous les paramètres des tirs de missiles en vol. Le Monge est équipé d’un radar de recherche aérienne, de deux radars de navigation et de dix radars de trajectographie avec un ensemble de capteurs optroniques.

L’après-midi, les garçons découvrent la passerelle avec l’officier de quart. C’est l’occasion de voir comment on trace une route en mer. Les filles descendent à la salle des machines dans laquelle se trouvent les deux énormes moteurs Diesel, dont l’un de secours. Le lendemain, les visites seront alternées.

17 heures : c’est l’appareillage ! Les amarres sont larguées. Les matelots remontent les aussières* sur le pont. Entouré de quatre remorqueurs, le Monge sort du goulet de Brest et longe l’Île Longue, où se trouvent les sous-marins nucléaires. Nous sommes sur la passerelle et apercevons par bâbord avant un sous-marin suivi d’un aviso. Un magnifique coucher de soleil illumine notre sortie de la rade.

Mardi 23 octobre : navigation par mer belle

7 h 30 : branle-bas. Le matin, avec le major, visite de l’infirmerie, véritable hôpital doté d’une table chirurgicale. Pour les missions lointaines, il y a toujours un médecin. Puis, du haut du pont supérieur, nous assistons à des exercices de tir à la mitrailleuse. Nous sommes dans une zone de 200 km2 interdite à la navigation civile. La matinée se termine par une sympathique réception chez le commandant qui nous reçoit dans son carré.

L’après-midi, nos jeunes se livrent avec intérêt à la manipulation d’armes d’infanterie (fusils et pistolets), suivie d’un entraînement aux techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR). Séance qualifiée de « géniale » par les participants.

Un cours de météorologie et d’aérologie nous montre l’importance de la météo pour la balistique. En fin de journée, à l’issue d’un débriefing* des officiers avec le commandant, chaque lauréat se présente et développe le sujet qui lui a valu d’être sélectionné pour Le Plumier d’or.

Mercredi 24 octobre : retour à quai
6 heures : branle-bas. Du haut du pont supérieur avec le commandant en second, nous assistons aux manoeuvres d’accostage au lever du jour. Majestueux, le Monge glisse sur la mer. Les marins envoient les aussières, qui sont capelées* sur les bollards*. Avant de descendre à terre, nous restituons à regret les tenues (TPB) que nous portions fièrement.

Le matin, nous visitons le Service historique de la défense qui abrite les archives, notamment des rôles d’équipage, et la cartographie. Au déjeuner, nous profitons d’un typique repas de crêpes bretonnes. L’après-midi, visite de la Préfecture maritime. Un diaporama nous montre l’historique de la ville de Brest. Dans le grand salon de réception, nous admirons quelques splendides maquettes de bateaux, dont le canot de Napoléon Ier, puis allons au musée de la Marine.

En fin d’après-midi, nous franchissons la coupée* du Monge pour notre dernière nuit à bord.

Jeudi 25 octobre : visites à terre sous le soleil de Brest

Le commandant vient nous saluer avant notre départ. Nous lui exprimons nos vifs remerciements pour ce séjour qui aura été pour nous riche d’expériences. Les filles, étonnées du nombre de femmes en poste à bord, auront découvert qu’elles peuvent aussi faire carrière dans la Marine.

Après avoir quitté définitivement le bord, nous faisons une dernière visite au sein de la base navale. Nous découvrons les simulateurs FAN-LV Rouille. Ils permettent un entraînement efficace pour faire face à toute attaque éventuelle.

Journal de bord établi à partir des témoignages des lauréats

Remerciements

Nous remercions vivement la Marine nationale de nous avoir permis de vivre cette expérience inoubliable sur un bâtiment unique en Europe.
Nous remercions le capitaine de vaisseau Christophe Ponsich-Mitjavile, commandant du BEM Monge, et son équipage de nous avoir accueillis à leur bord. Nous remercions la commissaire Aurélia Baleydier, qui a organisé notre séjour. Nous remercions Sandrine Tanguy, de l’état-major d’ALFAN Brest, organisatrice de l’embarquement et des visites à terre.

Nous garderons en mémoire la qualité des repas partagés avec les marins et nous n’oublierons pas la gentillesse de tous les membres d’équipage qui ont su nous communiquer la passion de leur métier. Un grand merci à tous.

Philippe et Mireille Le Pape, les accompagnateurs


* Aussière ou haussière : gros cordage employé pour l’amarrage ou le remorquage des navires.
Banette : couchette. Elle a remplacé le traditionnel hamac.
Bollard : borne d’amarrage. Dans certains ports, les bollards sont de vieux canons.
Branle-bas : à l’origine, le mot branle désignait le hamac. Le branlebas (avec ou sans trait d’union) était l’action de décrocher le hamac pour se lever. Aujourd’hui, il indique le moment de se lever.
Capeler : amarrer un navire au quai sur des bollards ou des anneaux, à l'avant et à l'arrière.
Coupée : échelle ou passerelle mobile qui permet de monter à bord d'un bateau ou d’en descendre.
Débriefing : anglicisme chez les militaires pour un compte rendu de mission (dérivé du français bref ; en allemand der Brief, « la lettre » ; même famille de mot : le bréviaire).
Échappée : si l’ « échappée belle » est un clin d’oeil à une émission de télévision qui incite aux voyages, elle désigne aussi toutes les sorties du bateau par les échelles du bord.
Équipage : si chacun sait que l’équipage désigne l’ensemble des marins à bord, il est intéressant d’apprendre que le mot dérive du germanique : skip, « bateau ». (Cf. : skipper, esquif.)
Fourrier : officier marinier chargé de la distribution des vivres et des équipements.
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