- 2 mars 2000. - M. Alain Juppé appelle l'attention de M. le ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie sur la question de l'emploi de notre langue dans le domaine de la recherche. Une circulaire de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris, en date du 6 janvier 2000, enjoint aux professeurs et chercheurs de cet établissement de communiquer dorénavant leurs articles en anglais et précise : « les articles en français ne seront plus retenus ». On peut difficilement contester la nécessité d'un moyen de communication commun à la communauté scientifique internationale ; chacun est bien conscient que l'anglais occupe actuellement ce rôle de lingua franca ; il n'échappe à personne, enfin, que les chercheurs français doivent souvent publier dans cette langue s'ils veulent être lus, cités et voir leurs travaux référencés, et qu'ils se prêtent généralement à cette obligation sans états d'âme. Mais il n'est pas acceptable que cet utilitarisme conduise, avec la complicité d'organismes publics ou à cause de leur démission, à l'exclusion complète du français des secteurs de la recherche et de la technologie. Au-delà de l'incident évoqué, c'est la légitimité de notre langue à rendre compte de la totalité de l'activité, de la pensée et de la création qui est remise en cause. C'est pourquoi il est demandé à M. le ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, à ces trois titres de son département ministériel, si le gouvernement est prêt à se résoudre à un emploi strictement vernaculaire de notre langue ou s'il entend lutter, et comment, contre cette dérive.
Réponse. - (en attente)