44215 - 03 avril 2000. - M. Jacques Myard appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la récente décision de la compagnie nationale Air France d'imposer à ses pilotes de ne communiquer qu'en anglais avec les contrôleurs aériens de l'aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle. Cette décision s'expliquerait, semble-t-il, par la pression des compagnies étrangères dont les pilotes se plaignent de ne pas comprendre les conversations en français entre pilotes et contrôleurs français. Or au décollage et à l'atterrissage chaque avion est sous le contrôle direct d'un seul opérateur. La tour de contrôle peut dès lors parfaitement converser en français avec les francophones et ensuite donner des instructions pertinentes dans un sabir international aux pilotes qui ne comprennent pas la langue de la civilisation. Il apparaît ainsi que les revendications des compagnies étrangères ne sont pas fondées en termes de sécurité, et cela d'autant plus que le contrôle aérien s'effectue sans embûches depuis des lustres. De plus, les pilotes étrangers peuvent apprendre le Français s'ils souhaitent suivre une conversation entre Français en France. En outre, l'article 1er de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française précise bien que : «la langue de travail en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et du service public. Elle est le lien privilégié des États constituant la communauté de la francophonie ». Il lui demande en conséquence s'il entend faire respecter la loi au sein de la compagnie nationale Air France, afin d'épargner aux pilotes français le ridicule de ne pouvoir communiquer avec leurs compatriotes qu'en ânonnant un sabir étranger.
Réponse : En attente