Défense de la langue française
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N° 200 ( juillet 2001 )
Dans la nuit du 2 au 3 mai, l’Assemblée nationale a voté un texte autorisant l’utilisation d’une « langue usuelle en matière financière » – on devine laquelle – pour les documents présentant les produits financiers à la Bourse de Paris. Pour tenter de contourner un précédent avis du Conseil d’État de décembre 2000, le ministère des Finances a introduit l’obligation de fournir un résumé en français. Naturellement nous ne saurions nous satisfaire de ce strapontin accordé dédaigneusement à la langue française. Une telle mesure déjà inadmissible dans son cadre boursier aurait également pour effet de donner des idées à ceux qui veulent imposer ailleurs une « langue usuelle » dans leur domaine. L’affaire est grave et touche aux dispositions mêmes de notre Constitution. Nos lettres, précédant ce vote, envoyées à Mme Tasca, à MM. Chirac, Jospin et Fabius auront ainsi été sans effet. Nous avons donc alerté plusieurs parlementaires afin qu’ils réunissent les 60 signatures nécessaires à la saisine du Conseil constitutionnel.
L’Unesco organisait les 9 et 10 mars 2001 un colloque intitulé « Le plurilinguisme dans la société d’information ». Le programme de cet événement était, lui, rédigé en français et traduit... seulement en anglais ! Voilà un plurilinguisme réduit à sa plus simple expression !
La Police des frontières a reçu un tableau du ministère de l’Intérieur indiquant les langues « intermédiaires » dans lesquelles les candidats à l’immigration sont censés s’exprimer si la police ne dispose pas d’interprètes de la langue des immigrants. Nous avons appris avec consternation que la langue « intermédiaire » affectée aux Italiens, aux Bulgares et aux Roumains était l’anglais. N’est-il pas choquant que l’on propose à nos frères en latinité ou en Francophonie d’utiliser l’anglais plutôt que le français pour communiquer avec nous ? Une lettre adressée à M. Daniel Vaillant, ministre de l’Intérieur, le 12 mars 2001 est restée à ce jour sans réponse.
La marque de voitures automobiles anglaises Rover a lancé en mars une campagne publicitaire baptisée « Royal days ». À l’exemple de Citroën qui transforma ses « Dream days » en « Jours de rêve » après quelques jours de campagne, nous aimerions que le constructeur anglais se rappelle qu’en France, on parle français, et qu’il nous propose plutôt des « Jours royaux ». Sinon, nous pourrions nous moquer royalement de son offre...
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