Défense de la langue française   
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AU PILORI !
N° 210 (4e trimestre 2003)
  • Un de nos adhérents, docteur en médecine, nous a transmis le texte d'un compte rendu adressé aux professeurs de la faculté de médecine de Paris-Ouest par un responsable de la pédagogie :
    « Les étudiants T3 ont exploré, lors de l'atelier, de janvier à juin 2003, la rencontre soigné-soignant. Il s'agissait de mettre à l'œuvre une méthode appliquée au champ de la rencontre pour un système en construction dans un groupe coopératif. Tenter de comprendre le phénomène « relation de soins » plutôt que de l'expliquer constitue la gageure de cet exercice. Présenter ce travail et mettre à disposition le recueil des textes fait partie de la méthode et impliquer les enseignants dans une posture critique constitue un niveau méta-cognitif. »
    Nous avons tenté de « comprendre le phénomène »... mais en vain !

  • Après le charabia « nouvelle pédagogie », voici venir le charabia d’inspiration « angloglotte » : Le conseil général de l’Aveyron et Groupama Assurances ont parrainé une compétition nautique inter-entreprises pendant l’été 2003. Faisant preuve d’une imagination novatrice, les créateurs l’ont baptisée « Challeng’ Aveyron Aventure » ! Si le ridicule ne tue plus, il entraîne, au moins ici, le naufrage de la langue française.

  • Il existe une nouvelle tendance des médias à supprimer l'adverbe ne dans les phrases négatives pour se rapprocher ainsi du langage parlé. Si cette élision peut être excusée dans une expression orale spontanée, elle est fautive dans l’expression écrite. Cela devient même insupportable lorsque les journaux en usent comme à plaisir, avec provocation. Ainsi, la couverture du magazine Rustica, vieille publication française largement diffusée dans les familles françaises, affichait sur la page de couverture de son numéro du 12 août 2003 le message « La greffe, c'est pas sorcier ! » En quoi le message aurait-il perdu de sa force si la rédaction avait respecté l'emploi du ne dans cette phrase ? Est-il vraiment indispensable d'abîmer la langue française pour vendre ?

  • À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons le destin de notre équipe de France de rugby qui participe à la Coupe du monde en Australie. Nous sommes prêts à applaudir à ses exploits et à nous attrister solidairement de ses défaites, mais nous continuerons, quel que soit le résultat, à dénoncer l'affront fait à la langue française. C’est en effet une chanson intitulée Standing Ovation et chantée en anglais, qui a été choisie comme chant fétiche de l’équipe. Cela doit certainement plaire à l’entraîneur Bernard Laporte, qui se désigne lui-même comme le « coach » de l'équipe et entame son entretien avec un journaliste, au lendemain d’une victoire, d’un triomphal « We are happy » (« Nous sommes heureux »). Pas nous !

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