N° 217 (3e trimestre 2005)
- La SNCF, qu’on se plaît à féliciter par ailleurs (voir « Tableau d’honneur »), se commet parfois dans une dérive linguistique du plus mauvais aloi. Ainsi, une nouvelle formule de fidélisation permet-elle aux voyageurs d’acquérir des points-cadeaux baptisés s’miles ! Le génial inventeur de ce terme a réussi un concentré de dévotion servile à la langue anglaise en associant l’unité de longueur à une évocation d’apostrophe du génitif pour aboutir à une approximation du sourire, smile. C’est une astuce de collégien de 4e, heureux et fier de montrer sa maîtrise naissante de la langue anglaise. Nous connaissons heureusement des représentants de cette entreprise nationale qui sont fiers de notre langue et qui se battent pour la préserver et la promouvoir.
- Lors d’une réunion publique, le maire de Tokyo a déclaré : « La langue française est une langue inapte au calcul, il est tout à fait normal qu’elle soit disqualifiée comme langue internationale... ».
Cette déclaration, préjudiciable à notre rayonnement culturel, montre que M. Shintaro Ishuhara méconnaît la réputation internationale de l’école française de mathématiques. Elle a marqué et marque encore l’histoire des sciences, puisque onze de ses membres ont obtenu, entre autres, la médaille Fields, entre 1950 et 2002. Une plainte a été déposée devant un tribunal japonais par un groupement de professionnels de l’enseignement du français au Japon.
- L’hebdomadaire Marianne, dans le numéro du 9 au 15 juillet, a rapporté une nouvelle trahison d’une entreprise qui a l’audace de garder France dans sa raison sociale. En effet, M. Didier Lombard, nouveau P-DG de France Télécom, a présenté son nouveau plan pour la période 2006-2008 qu’il a intitulé NEXT.
Il a annoncé le lancement de nouveaux services, qui témoignent tous de la conversion à l’anglais : Family Talk, LiveCom, Business Talk, LivePhone, LiveMusic, LiveZoom, Mobile & Connected, Homezone...
L’anglicisation de France Télécom (French Telecom, plutôt ?) est écœurante. Heureusement, le marché des télécommunications s’ouvre et nous pourrons peut-être trouver des prestataires étrangers qui nous offriront des services portant des noms français...
- En réponse à une intervention de M. Keller, adhérent de Rennes, au sujet du défaut de liaison dans l’énoncé des sommes, le service accueil des téléspectateurs de TF1 lui a adressé le message suivant : « Il est vrai que l’on doit dire 1 500-z-euros puisque “cent” prend un S dans ce cas. Néanmoins, on dit “80-euros” puisque “quatre-vingt” ne prend pas de S. » (sic). Il faudra que TF1 investisse dans un petit cours d’orthographe pour son personnel chargé de répondre aux téléspectateurs.
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