Défense de la langue française
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N° 224 (2e trimestre 2007)
- En mars 2007, à Tokyo, aux championnats du monde de patinage artistique, Brian Joubert a gagné la médaille d’or. Un jeune Français est champion du monde de patinage, bravo !
Mais pourquoi, après la montée du drapeau tricolore, après la Marseillaise, a-t-il fallu que Brian Joubert adresse ses remerciements au public en anglais ? Quand la France gagne, pourquoi avoir honte de notre langue ? Même si les Japonais ne l’avaient pas bien comprise (ont-ils tous compris l’anglais ?), au moins en auraient-ils entendu la musique et l’aura du champion aurait pu les inciter à la découvrir. Mais ne faut-il pas voir là, plus qu’une faute de ce jeune, le résultat d’un formatage généralisé des consciences aboutissant à faire de l’anglais la seule langue digne d’accompagner le succès, la réussite, l’exploit ?
- De Roumanie, pays avec lequel nous entretenons des amitiés très fortes, nous parvient une anecdote pour le moins stupéfiante. M. Nicolae Dragulanescu, abonné de DLF, est à l’origine de l’implantation de RFI (Radio France Internationale) en Roumanie. Enseignant à l’Institut polytechnique, ce professeur à l’université de Bucarest est souvent appelé à participer à des jurys d’évaluation des candidats voulant effectuer leurs études en France. Dans ce cadre, il a été appelé tout dernièrement par le service des admissions internationales de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) afin d’évaluer un jeune Roumain dans les locaux de l’Institut français à Bucarest. Après avoir donné son accord de principe, il a appris que l’étudiant roumain, demandait, avec la bénédiction de la CCIP, à être entendu en anglais ! Le professeur Dragulanescu a été scandalisé et a refusé de prêter son concours à cette trahison linguistique. L’attaché de coopération pour le français, de l’Institut français, a également condamné ce choix linguistique dont il n’a eu connaissance qu’après coup. Voici comment des organismes français détruisent les positions dans un pays traditionnellement francophone, membre de la Francophonie, et favorisent l’implantation de l’anglais. Nous mettons donc la CCIP au pilori et nous sommes reconnaissants au professeur Nicolae Dragulanescu pour son attachement à notre langue, attachement dont il a constaté, hélas, qu’il n’était pas partagé par tous les Français.
- France Télécom lance une nouvelle campagne de publicité. M. Lombart confirme son goût pour les expressions anglaises, goût que nous avions déjà fustigé dans de précédents « Tableau d’horreurs » (217 et 220). Une récente publicité, pour un service téléphonique groupé, est ponctuée d’un « YES ! » en grands caractères sur les affiches. Certes, il n’est pas besoin d’une traduction, habituellement en bas d’affiche en caractères minuscules, pour que ce mot soit compris. Mais, encore une fois, une entreprise française qui a assis sa notoriété et son essor sur son monopole dans notre pays, et qui bénéficie de la participation financière de l’État, tourne le dos à notre langue et à notre identité. Bien entendu, on invoquera le caractère « international » de ce message pour justifier ce reniement. Les adhérents et sympathisants de DLF répondront peut-être par un « NO » retentissant aux offres internationales de France Télécom.
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