Défense de la langue française   
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
AU PILORI !
N° 232 (2e trimestre 2009)

  • La société Renault a lancé une nouvelle campagne publicitaire et ouvert un site internet de services pour les propriétaires de véhicules de sa marque. La publicité et le site sont développés à partir du titre générique « My* Renault ». On ne peut accepter qu’un constructeur français, qui s’adresse à des clients français, emploie un terme anglais là où notre langue peut y pourvoir très naturellement. Sans doute faut-il assaisonner d’anglais toutes les salades publicitaires, même celles servies en France. C’est la mode, n’est-ce pas ? Et cette fausse note internationale plaît beaucoup dans les milieux d’affaires.
    Et si le consommateur français, lassé de voir sa langue et son identité maltraitées, refusait ce plat et allait chercher ailleurs les égards que lui refuse notre marque nationale ?
    Ajoutons que le petit livret distribué à cette occasion comporte une liste de contrôles à effectuer sous le titre « Ma check-list avant le départ ». Le lecteur a droit à une traduction renvoyée en bas de page et en tout petits caractères : « pense bête ». Cette traduction est erronée, et c’est « liste de contrôle » qui convient.

  • Le Journal du Dimanche du 12 juillet titrait à propos des résultats du baccalauréat : « 2009 : un bon cru, sauf en orthographe ». La lecture de l’article est éclairante. Un professeur de philosophie (un « prof de philo », sous la plume du journaliste, Éric Dessons, qui participe ainsi à la promotion du bon langage...) déclare : « Ce qu’on observe, c’est la déroute du niveau d’expression et d’orthographe... » Un autre professeur rapporte qu’une élève lui a avoué n’avoir pas lu le livre sur lequel elle l’interrogeait. « Elle savait que ça signifiait un zéro pointé. Mais elle a eu son bac quand même ! »
    Constat désolant du niveau de certains lauréats et du laxisme de la notation, autant d’éléments qui dévalorisent ce diplôme. Certes, il existe toujours de bons élèves, sérieux, travailleurs et instruits, mais ils souffriront aussi de la décote de ce diplôme. Trouverons-nous, dans l’avenir, au sein de cette nouvelle génération autant d’amoureux de notre langue qu’aujourd’hui, motivés pour la défendre et la promouvoir ? Ce n’est pas à cette génération qu’il faut en faire le reproche, mais aux responsables politiques et institutionnels qui, depuis quarante ans, ont laissé se dégrader l’enseignement de notre langue et de notre culture.

  • * My : « Ma ».
Retour sommaire
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris •