Défense de la langue française
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N° 232 (2e trimestre 2009)
-
La société Renault a lancé une
nouvelle campagne publicitaire et ouvert
un site internet de services pour les
propriétaires de véhicules de sa marque.
La publicité et le site sont développés à
partir du titre générique « My*
Renault ». On ne peut accepter qu’un
constructeur français, qui s’adresse à des
clients français, emploie un terme
anglais là où notre langue peut y
pourvoir très naturellement. Sans doute
faut-il assaisonner d’anglais toutes les
salades publicitaires, même celles servies
en France. C’est la mode, n’est-ce pas ?
Et cette fausse note internationale plaît
beaucoup dans les milieux d’affaires.
Et si le consommateur français, lassé de
voir sa langue et son identité maltraitées,
refusait ce plat et allait chercher ailleurs
les égards que lui refuse notre marque
nationale ?
Ajoutons que le petit livret distribué à
cette occasion comporte une liste de
contrôles à effectuer sous le titre « Ma
check-list avant le départ ». Le lecteur a
droit à une traduction renvoyée en bas de
page et en tout petits caractères : « pense bête
». Cette traduction est erronée, et
c’est « liste de contrôle » qui convient.
- Le Journal du Dimanche du 12 juillet
titrait à propos des résultats du
baccalauréat : « 2009 : un bon cru, sauf
en orthographe ». La lecture de l’article
est éclairante. Un professeur de
philosophie (un « prof de philo », sous la
plume du journaliste, Éric Dessons, qui
participe ainsi à la promotion du bon
langage...) déclare : « Ce qu’on observe,
c’est la déroute du niveau d’expression et
d’orthographe... » Un autre professeur
rapporte qu’une élève lui a avoué n’avoir
pas lu le livre sur lequel elle
l’interrogeait. « Elle savait que ça signifiait
un zéro pointé. Mais elle a eu son bac quand
même ! »
Constat désolant du niveau de certains
lauréats et du laxisme de la notation,
autant d’éléments qui dévalorisent ce
diplôme. Certes, il existe toujours de
bons élèves, sérieux, travailleurs et
instruits, mais ils souffriront aussi de la
décote de ce diplôme. Trouverons-nous,
dans l’avenir, au sein de cette nouvelle
génération autant d’amoureux de notre
langue qu’aujourd’hui, motivés pour la
défendre et la promouvoir ? Ce n’est pas
à cette génération qu’il faut en faire le
reproche, mais aux responsables
politiques et institutionnels qui, depuis
quarante ans, ont laissé se dégrader
l’enseignement de notre langue et de
notre culture.
* My : « Ma ».
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