N° 242 (4e trimestre 2011)
- La commission des lois de l’Assemblée
nationale, sous la présidence du député
Jean-Luc Warsmann, vient d’adopter un
projet d’amendement à la loi du 4 août
1994 (loi Toubon) qui introduirait une
exception importante à l’emploi
obligatoire du français dans le travail. Cet
amendement, insidieusement inséré
dans une « proposition de loi relative à la
simplification du droit et à l’allègement des
démarches administratives », présenté par
le député François Vannson, ne propose
pas moins que de donner la possibilité
légale d’imposer aux salariés « l’utilisation
de la langue anglaise dans les manuels
aéronautiques (sic), et plus précisément dans
les documents techniques nécessaires à la
construction, à la maintenance, à l’utilisation
opérationnelle des aéronefs et aux supports
de formation dans ce domaine ». Sur la base
d’un raisonnement juridique bancal et
de justifications sécuritaires, M. Vannson
se fait le relais d’une demande de la
direction générale de l’aviation civile.
M. Warsmann, tout en jurant de son
attachement à la langue française, se
résout à suivre M. Vannson car « il s’agit
ici d’une question de sécurité pour les
aéronefs » ! Combien d’accidents liés à
l’utilisation d’une notice en français ?
Si une telle modification de la loi du
4 août 1994 devait être adoptée, c’est un
énorme coup qui serait porté à l’emploi
de la langue française dans notre pays.
Espérons que les parlementaires que
nous avons alertés convaincront leurs
collègues de ne pas ratifier une telle
trahison.
-
La RATP, qui
gère et exploite
le métro parisien
et qui participe à
l’image de notre
capitale,
s’abandonne,
elle aussi, à
l’anglomanie ambiante. Pour illustrer sa
campagne de recrutement, elle a acheté
une pleine page du Figaro avec cette
photo. Il aurait été sans doute trop
ringard d’arborer un maillot avec le
slogan « J’aime ma ville ». La RATP
n’avait le droit ni de bafouer la langue
française ni de promouvoir une langue
étrangère.
- Mme Yvette Excoffon, adhérente de
Lyon, nous a envoyé ce texte :
« L’auditorium de Lyon, salle prestigieuse
qui propose des concerts de qualité, change
de directeur en septembre, début de la saison.
Le nouveau venu, Leonard Slatkin, vit aux
États-Unis, où il est né. Le lundi 9 mai a eu
lieu la présentation du prochain programme.
M. Slatkin n’a pas pu venir, ce qui est
compréhensible en raison de ses obligations
outre-Atlantique. Il a envoyé un message
vidéo qui nous a été diffusé. Ce petit discours
était entièrement en anglais.[…].
L’auditorium est largement subventionné et
c’est le public français qui rétribue son
travail, la moindre correction serait de lui
témoigner un peu de respect… »
Retour sommaire
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris •
|