Défense de la langue française
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N° 251 (1er trimestre 2014)
- Tout en militant pour la
qualité orthographique,
il faut toujours faire preuve
de mansuétude à l’égard
des coquilles qui apparaissent
dans certains
textes. Mais quand, à l’évidence, ces
fautes relèvent de l’illettrisme et du jem’en-
foutisme, nous ne pouvons laisser
passer les horreurs que nous proposent
les publicités. Ainsi, ce prospectus où
apparaît (en biais, en bas, à droite) la
mention « Travails soigneux » relève de
l’ignorance et de la négligence les plus
condamnables. On peut penser que le
coiffeur ne maîtrise pas bien la langue
française, mais il est inexcusable que le
graphiste puis l’imprimeur aient pu
laisser passer cela.
- Dans son numéro du 22 janvier 2014,
Le Figaro a effectué une sélection des
nouvelles séries de télévision programmées
qui devraient avoir le plus de succès
en 2014. Parmi les dix fictions citées,
neuf portent un nom anglais (True
Detective, Black Sails, The Following...).
Nous pouvons nous consoler avec le
dixième titre Perception qui peut se lire
aussi en français. L’invasion des séries
américaines est confirmée par une page
de programme de télévision, envoyée par
un de nos adhérents. Pour six chaînes
présentées sur la page (TF1, France 2,
France3 , Canal +, Arte, M6), cinq titres
de séries sont en anglais ; seule France2
nous propose « Envoyé spécial », à côté
des No Limit, Red, The Hour... Il n’est pas
loin le temps où la série elle-même sera
diffusée en anglais avec un sous-titrage.
Certains de nos élus le préconisent déjà
sous prétexte qu’il faut nous habituer à
la « langue de l’avenir ».
- Le très sérieux magazine
Stratégies du 16 janvier
2014 consacre un long
article à l’invasion des
médias et du monde des
affaires par le globish.
Jérôme Bouvier, médiateur
de Radio France, y dénonce la
désinvolture de ceux qui utilisent
« challenge » au lieu de défi, « low-cost »
au lieu de bon marché, « coach » au lieu
d’entraîneur. En conclusion, la rédactrice
de l’article, Delphine Le Goff, rappelle
cette réflexion d’Albert Camus : « Mal
nommer les choses, c’est ajouter au malheur
du monde. »
- Dénonçons encore une fois
le goût forcené de certains de
nos médias pour le jargon
angloïde. Alors que la
Délégation générale à la
langue française a établi, et largement
diffusé, un livret donnant un équivalent
français des mots les plus souvent utilisés
aux JO d’hiver en Russie, beaucoup de nos
journalistes n’ont cessé de se gargariser de
termes anglais, sans se soucier de la
compréhension de leur auditoire ou de leur
lectorat.
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