Défense de la langue française
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N° 255 (1er trimestre 2015)
-
L’État français souhaite
encourager la création de
jeunes entreprises. Initiative
louable. Un label a été créé
pour reconnaître les villes
qui s’engagent dans cette
voie. C’est le label French
Tech, car il ne saurait y avoir de jeunes et
dynamiques entrepreneurs s’exprimant
en français. Il faut parler anglais !
La ville d’Annecy, par l’odeur alléchée,
a entrepris une campagne de séduction
pour obtenir ce label. Elle emploie bien
entendu également l’anglais et fait
campagne avec le slogan « Annecy wants
French Tech ».
Le maire Jean-Luc
Rigaut n’hésite pas
à payer de sa personne,
avec le soutien
de Bernard
Accoyer, ancien
président de l’Assemblée
nationale,
pour appuyer cette campagne en
brandissant la main en carton portant le
slogan en anglais. Il est regrettable que
des élus de ce niveau oublient en
l’occurrence les devoirs qui sont les leurs
en matière de respect et de promotion
de notre langue nationale.
- La délégation DLF des Pays de Savoie
nous a fait découvrir une vidéo enregistrée
à Brison-Saint-Innocent (Savoie) qui
est censée vanter les charmes de cette
bourgade de deux mille habitants. On y
voit différents personnages, habitants
sans doute de cette ville, gesticuler au
rythme d’une chanson américaine
« Happy ». Le titre et le générique de fin
sont clairs quant au choix linguistique
des édiles de cette commune : « We are
happy à Brison-Saint-Innocent » ! Et nous,
nous sommes bien tristes de constater,
comme le dit la délégation des Pays de
Savoie, « l’affligeante dérive des Français
vers une américanisation cul-cul et vide de
sens ».
- Un « nouveau »
concept semble se
développer pour
faciliter différents
apprentissages. Il s’agit du « serious
game », traduit officiellement (voir
France Terme) par « jeu sérieux ». Il est
surprenant que l’on découvre
maintenant les vertus de l’apprentissage
ludique, démarche bien connue depuis
longtemps de tous les pédagogues.
Mais en lui donnant un nom anglais, on
en fait un produit révolutionnaire,
que les communicants de tout poil
s’empressent de mettre en avant pour
vendre leurs services.
C’est ce que fait la société Formagraph
en proposant le jeu Imagana, destiné à
lutter contre l’illettrisme. Au passage, on
notera l’incohérence qui consiste à
employer l’anglais pour désigner une
méthode destinée à mieux maîtriser le
français...
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