Défense de la langue française
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris • 01 42 65 08 87 • dlf.paris@club-internet.fr •
N° 281 (3e trimestre 2021)
-
Nous connaissons bien
Jean Quatremer, journaliste
à Libération, qui couvre à
Bruxelles l’actualité des institutions
européennes. Nous lui avions attribué le
prix Richelieu en 2010. Dans une vidéo
postée sur internet, il nous narre un
incident significatif de l’état d’esprit de
certains fonctionnaires français à Bruxelles.
Invité à participer à une conférence qui se
tiendrait uniquement en anglais, Jean
Quatremer remonta jusqu’à l’organisateur
pour protester contre cette obligation
linguistique. Il interrogea ce dernier sur la
disparition du français, habituellement
pratiqué avec l’anglais dans ce type de
conférence. L’organisateur, d’origine française,
lui répondit alors : « Le français est une
langue de m... qui doit disparaître. » Voilà
un exemple de détestation qui, pour être
sans doute exceptionnel, n’en témoigne pas
moins d’un état d’esprit partagé par beaucoup
de fonctionnaires français à Bruxelles
si l’on en croit le peu d’écho que nous
avons de leur résistance à l’hégémonie de
la langue anglaise.
- Dans un article paru dans Le Figaro,
Alain Duault1 dénonce la réécriture
simplificatrice de certains ouvrages pour
la jeunesse. C’est ce qu’a fait Casterman
lors de la réédition du Club des
cinq et le cirque de l’Étoile.
Ainsi, il cite la phrase « Le
soleil disparut dans un
flamboiement d’incendie et le
lac refléta de merveilleux tons de pourpre
et d’or » qui devient « Le soleil disparaît
derrière les sommets alpins et le lac prend
des reflets dorés ». On a supprimé le
passé simple et réduit le vocabulaire. Cette
castration littéraire est préjudiciable au
développement de l’intelligence, de la
sensibilité de nos enfants. Il faut une
langue riche pour communiquer avec
nuances, pour favoriser la compréhension
mutuelle et, par là, faciliter des relations
apaisées. Et c’est bien mal aimer les
jeunes que de leur nier le pouvoir d’élever
leur esprit.
- La multiplication des
titres anglais des émissions
de télévision ne faiblit pas,
même sur les chaînes du service public.
Nous ne nous résignons pas et dénonçons
l’anglomanie des ordonnateurs de nos
soirées télévisuelles. Exemples : « La story
de Serge Gainsbourg : le punchliner. » ou
« Game of Talents » De quoi donner envie
d’aller se coucher !
1. Écrivain, poète, animateur de radio et de télévision, et prix Richelieu 2013.
• Siège administratif : 222, avenue de Versailles 75016 Paris •