Notre secrétaire générale vient de donner le bilan de l'année passée et vous a proposé les projets pour l'année 2000. La reconduction d'actions déjà rodées et la répétition de tâches cycliques ne signifient pas que tout cela se fasse sans difficultés. Derrière le simple mot « revue », il y a des milliers d'heures de travail dont le plus important contingent est assuré par notre secrétaire générale. Derrière le mot « Plumier d'or », il y a le travail intense d'une équipe de bénévoles. Il en va ainsi de toutes les actions qui sont réalisées par une poignée d'administrateurs et d'adhérents.
Ce travail est magnifique et il sert grandement notre cause. Mais cela ne suffit plus.
L'année 1999 et le début de l'année 2000 ont mis en évidence l'accélération de l'invasion hégémonique de la langue anglaise. Que ce soit dans la publicité, dans les entreprises, dans les colloques, dans les institutions, le français est chassé au profit de l'anglo-américain. Nous ne sommes plus dans une citadelle assiégée, nous sommes dans une citadelle investie à cause de la trahison des clercs et de la soumission des marchands.
Pourtant, il y a une lueur d'espoir. L'outrance de cette invasion est telle qu'elle commence a être perçue par les hommes politiques et les faiseurs d'opinion. Les associations francologues, et DLF en particulier, sont de plus en plus reconnues. Le grand métinge « La langue française en colère », même s'il n'a pas eu un retentissement important dans la presse, marque le début d'une implication forte du politique dans notre combat. (Vous avez les documents relatifs à cette manifestation [1] qui vous serviront pour ce que je vais vous proposer ensuite). Nous avons la confirmation que les syndicats ouvriers et les associations de consommateurs commencent à prendre en compte la question de la langue française.
Cette question devient ce qu'on appelle un problème de société. L'essentiel des solutions passe par une volonté politique de nos élus et une mobilisation du peuple. Sans cela nous devrons nous contenter de maintenir une flamme vacillante au prix d'efforts considérables, avec les moyens ridicules qui sont les nôtres actuellement.
Il faut que nous nous mobilisions tous. Ceux qui sont déjà engagés dans l'animation et le militantisme au sein de DLF n'y suffiront pas.
Tous les adhérents de DLF doivent se mobiliser.
Je vous propose deux formes d'action immédiate.
D'autres tâches encore attendent les bonnes volontés, mais déjà j'aimerais que chacun de nous, chacun de vous, qui avez fait l'effort d'être présents ce matin, s'engage au moins dans l'action militante ci-dessus.
Ce que je vous propose finalement c'est d'apporter votre contribution au destin de notre pays à travers sa langue, c'est d'être des acteurs dans ce qui pourrait être une page ou une demi-page de l'histoire de la France.