L'Université
Jean Moulin a décidé de créer, et la Mairie de Lyon de soutenir, une chaire et un Institut sur « Francophonie et mondialisation » et d'en confier la direction au pr.
Michel Guillou, ancien Président de l'Université de Paris-Val-de-Marne, ancien Vice-Président de la Conférence des Présidents d'universités et, jusqu'en 1999 : Directeur Général-Recteur de l'A.U.F. (ancienne AUPELF-UREF), et Vice-Président d' « Avenir de la langue française ».
L'inauguration, ainsi que les « Premiers entretiens de la Francophonie » ont eu lieu le 2 février à l'Université, sous la présidence de M.
Raymond Barre, ancien Premier Ministre, Maire de Lyon, et du Pr.
Gilles Guyot, Président de l'Université. De nombreuses personnalités y ont participé. Aux côtés du Père
Selim Abou, Recteur de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, qui a créé au Liban la première chaire de Francophonie, quatre autres Recteurs d'universités francophones, six anciens Recteurs français, québécois et africains, maints universitaires de haut rang étaient présents, ainsi que quatre Ambassadeurs « étrangers », dont (celle ) du
Vietnam à Bruxelles, cinq anciens Ambassadeurs français, divers représentants d'organismes de la Francophonie multilatérale (Haut Conseil, Agence, AUF, Comité Campus), de l'Académie des Sciences de Bulgarie, de l'Assemblée Nationale du Sénégal, de diverses associations. . .L'Alliance des étudiants Francophones avait envoyé plusieurs représentants africains.
L'une des deux tables rondes était présidée par M.
Michel Aurillac, ancien Ministre français de la Coopération. Animant l'autre, M.
Bernard Cassen, Directeur Général du
Monde diplomatique, de retour du Forum international de Porto Alegre, a montré que les regroupements identitaires, ou linguistiques et culturels telle la Francophonie, sont, quoi qu'on en dise, incompatibles avec la « globalisation » néo-libérale « à la Davos », et ne peuvent trouver leur respiration que dans une
mondialisation maîtrisée «
à la Porto Alegre », et non pas « multipolaire », la connotation de « pôles » étant ambiguë, mais «
multinodale ».
Il ressort de ces « Premiers entretiens » qu'il est urgent, d'une part de redonner souffle et moyens à la coopération multilatérale francophone quelque peu enlisée et, d'autre part, de convaincre les autorités et l'opinion publique
françaises qu'elles doivent éviter la véritable mutation linguistique, la
substitution de l'anglo-américain au français, qui avance à grands pas en France dans le consentement las de trop de ses élites, et avec le concours actif de certaines d'entre elles dans des secteurs vitaux de l'activité nationale, et qu'elles doivent, pendant qu'il en est encore temps, redevenir motrices dans la construction de la
Communauté internationale francophone. C'est l'une des grandes chances de la France Ses. partenaires attendent qu'elle la saisisse, dans son véritable intérêt comme dans le leur.
L'autre mondialisation, maîtrisée, multinodale, repose sur des
unions linguistiques et culturelles, autant qu'économiques, et sur le
multilinguisme. Là réside la chance de la France et de la Francophonie.
La chaire et l'Institut peuvent, et doivent, être un laboratoire d'idées et de propositions, un foyer actif de la
nouvelle résistance, en liaison avec toutes les institutions nationales et internationales concernées, en collaboration avec les associations françaises et étrangères, avec les forces vives et les syndicats, et en réseau avec les autres chaires et Instituts, dont ceux de Beyrouth ne sont que les précurseurs.
Albert Salon
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