Défense de la langue française   
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JACQUES MYARD - ENTREVUE L'HEBDO -
LE 23/02/2000

« je suis Français, je parle le français et je défends ma langue. »

Jacques Myard, maire de Maisons-Laffitte et député RPR des Yvelines, vient de présenter à l'Assemblée Nationale son « Manifeste de la langue française en colère ». Des personnalités de toutes tendances ont apporté leur soutien à cette initiative, dont Jacques Godfrain (RPR), Georges Hage (PC), Georges Sarre (MDC) et Pierre-André Wiltzer (UDF). Jacques Myard, qui est également un proche de Charles Pasqua puisqu'il participe au développement du RPF, souhaite faire prendre conscience à ses collègues de la nécessité de défendre la langue française. Il répond à L'Hebdo.

    L'hebdo : Vous venez de présenter un « Manifeste de la langue française en colère ». Quel est votre objectif ?
    Jacques Myard : Ma démarche politique est la maîtrise de notre destin national. Cette maîtrise de notre destin national passe bien évidemment par le maintien de notre langue et sa promotion. La langue est le ciment le plus évident d'une nation. Or, nous constatons qu'un certain nombre de personnes qui devraient avoir naturellement la charge et le devoir de défendre notre langue la bafouent et la piétinent. Des ministres, des hauts fonctionnaires et des chefs d'entreprise utilisent un sabir international fondé sur l'anglo-américain. Personne ne va dire que la langue anglaise n'est pas une langue importante dans le monde actuel. Mais faut-il pour autant ignorer que notre langue est le français et systématiquement utiliser un sabir international ? Faut-il que les fonctionnaires des organisations internationales, alors même qu'il y a une traduction simultanée, annoncent un sabir anglo-saxon, au mépris même de nos intérêts ? Face à cette situation, nous avons décidé de réagir fortement et de pousser un grand coup de gueule. Par une attitude aussi salonarde, en singeant les Anglo-Saxons, nous allons directement à l'encontre de nos intérêts : culturels, économiques et politiques. C'est du suicide collectif. J'ai donc décidé de prendre l'initiative de ce " grand métinge " pour faire réagir et prendre conscience que nous sommes en train de jouer contre notre propre camp, tout en reconnaissant la réalité du monde ambiant.
    … Cette initiative est soutenue par des personnalités de tous horizons politiques, comme Jacques Godfrain (RPR), Georges Hage (PC) et Georges Sarre (MDC). La francophonie est-elle un thème qui dépasse les clivages traditionnels ?
    Chacun a son engagement politique propre. Nous sommes tous conscients d'avoir un patrimoine commun qui doit être défendu collectivement. La défense de la langue et la maîtrise du destin national sont l'un de ces thèmes, sans pour autant nier le clivage droite-gauche. Les choix politiques ne sont évidemment pas les mêmes, mais il n'en demeure pas moins que la défense de la langue, la maîtrise du destin national, sont très certainement un thème sur lequel une très grande majorité de Français sont d'accord et doivent s'unir.

    La francophonie doit-elle jouer un rôle plus important dans l'organisation gouvernementale, notamment à travers un ministère plein ?
    La défense de la langue, c'est d'abord établir des règles de bon sens. Il est légitime qu'il y ait un ministère qui s'occupe de la diffusion de la langue française dans le monde, en appui de notre politique étrangère. Notre combat est de rappeler un certain nombre de règles élémentaires à des gens qui sont les victimes d'une confusion mentale. Notre combat est de dire que nous avons la chance d'avoir une langue qui a un atout majeur : c'est une langue de civilisation et c'est une langue qui, face à la simplification, nous permet de faire avancer le progrès du genre humain. Je pèse mes mots. En conséquence, il faut développer la francophonie et ce qui nous anime est encore plus fondamental. Il s'agit de bien faire prendre conscience, par l'application de règles qui sont indépendantes de la constitution d'un ministère, que nous sommes français et qu'il est nécessaire d'utiliser notre langue le plus possible. Que les Anglo-Saxons défendent leur langue, c'est leur problème : je suis Français, je parle le français et je défends ma langue !

Propos recueillis par Sophie Berthier.

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